Le 17 mars à 18h, s'est achevée la course aux parrainages et en même temps la période de dépôt des candidatures, avant l'annonce de la liste officielle des prétendants à l'Elysée, le 18 mars à 11h30, par le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius.
Dans l'intervalle, chaque dossier aura été validé, à condition que la répartition des parrains respecte des critères de diversité géographique et qu'il soit accompagné d'une déclaration de candidature, ainsi que d'une déclaration de patrimoine.
Au dernier décompte, le 14 mars, ils étaient huit à avoir franchi la barre des 500 signatures obligatoires, le nombre de parrainages recueillis parmi un vivier d'environ 42 000 élus étant sans aucun rapport avec la place donnée à chacun dans les sondages.
Le candidat de droite François Fillon avait ainsi obtenu 2 953 signatures, profitant malgré ses démêlés judiciaires du solide réseau de soutien des Républicains.
Derrière venaient le socialiste Benoît Hamon avec 1 717 signatures, l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron qui a recueilli 1 548 signatures, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan avec 672 signatures, le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon qui a obtenu 666 signatures, Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière avec 623 signatures et la présidente du Front national Marine Le Pen avec 618 signatures.
Invité surprise de cette élection, François Asselineau est le huitième de la liste, avec 569 parrainages, grâce à une campagne menée tambour battant par voie d'affiches et via les réseaux sociaux. Souverainiste et europhobe, il avait vainement tenté sa chance en 2012.
A l'époque, «l'idée même de sortir de l'Union européenne paraissait farfelue, extrémiste. [...] Cinq ans plus tard, la crise de l'euro avec la Grèce, le Brexit, ont donné raison à ce que je dis depuis neuf ans», témoignait-il.
Poutou crie victoire
Trois autres espéraient se qualifier in extremis, à l'issue d'une course d'obstacles patiemment menée sur le terrain, souvent auprès de maires de petites communes rurales : Jacques Cheminade, vétéran de la politique déjà candidat en 1995 et 2012 avec un résultat symbolique, Jean Lassalle, un député centriste non-inscrit et Philippe Poutou, qui porte le flambeau du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).
A quelques minutes de l'échéance du délai, cet ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort, en Gironde, qui avait recueilli 1,15% des voix en 2012, a crié victoire et revendiqué 523 signatures.
En vertu d'une loi d'avril 2016 sur la transparence, les parrainages, pour être retenus, devaient parvenir au Conseil constitutionnel par voie postale uniquement, et ce avant 18 heures du 17 mars.
De plus, la liste des parrains peut être désormais connue de tous, à raison de deux listes publiées chaque semaine depuis le 1er mars, un manque de confidentialité vu d'un mauvais œil par les «petits» candidats qui n'ont cessé de dénoncer des «pressions» exercées sur les maires ruraux par les grands partis.
La publication des noms est une mesure «inique, voire scélérate», dénonçait Jacques Cheminade le 17 mars. Il racontait «qu'un certain nombre d'élus qui s'étaient engagés sur l'honneur se sont désistés», se disant pourtant presque certain d'arriver au compte.
Au dernier pointage, Jacques Cheminade avait atteint 469 parrainages, Jean Lassalle 453 et Philippe Poutou 357. D'autres étaient plus loin du compte, comme Rama Yade avec 217 signatures. Alain Juppé, un moment envisagé comme recours à droite si François Fillon renonçait, a recueilli 302 parrainages et François Baroin, 27.