France

Air France vs. pilotes : délibéré le 3 juillet

Le tribunal de Bobigny rendra sa décision le 3 juillet dans le dossier qui oppose Air France à ses pilotes. La compagnie française les soupçonne de bloquer un plan de restructuration.

«Transform 2015», c'est le nom du projet de restructuration qu'Air France avait négocié en 2012 avec ses pilotes. Ce plan prévoyait que toutes les catégories de personnel réalisent, sur deux ans, 20 % de gains de productivité. La compagnie, qui a assigné ses pilotes en justice, les accuse de n'en avoir réalisé que 13% et de n'avoir réellement appliqué que les 2/3 des mesures qui étaient prévues initialement dans l'accord. 

«Air France un ennemi souriant»

«Nous n'avons eu aucun élément d'explication sur les raisons qui empêchent le SNPL [principal syndicat de pilotes chez Air France] de terminer Transform 2015. Face à l'inertie et au recul permanent, on s'est retrouvé contraint de saisir le juge», a expliqué à l'AFP l'avocat de la compagnie Aurélien Boulanger qui s'est dit «serein» sur l'issue de la procédure.  Au SNPL, l'assignation en justice fait grincer quelques dents. «Il y a de meilleurs moyens pour reprendre le dialogue social que d'assigner au tribunal» a ainsi déclaré Emmanuel Mistrali, le porte-parole du syndicat, associant Air France à un «ennemi souriant». 

Entre la direction d'Air France et le SNPL, le dialogue est très difficile depuis que le syndicat a entraîné, en septembre dernier, les pilotes dans une grève de quinze jours contre le projet de développement de la filiale à bas coûts Transavia. Ainsi, le syndicat ne devrait pas se rendre à la nouvelle réunion prévue mercredi pour discuter du plan «Perform 2020», successeur de «Transform 2015», préférant attendre que la procédure soit terminée. «On peut difficilement être en salon et au prétoire en même temps», s'est défendu Emmanuel Mistrali. 

Une compagnie dans la tourmente

La compagnie française traverse depuis des mois une très mauvaise passe financière. Air France a ainsi lancé un nouveau plan de départs volontaires visant à supprimer 800 postes (500 au sol, 300 chez les personnels navigants), en plus des 7300 emplois déjà supprimés ces deux dernières années.

En savoir plus: Air France au bord du crash

Elle a également annoncé le 15 juin des fermetures de certaines lignes déficitaires (Vérone, Kuala-Lumpur, Stanvanger et Vigo) et des mesures d'économies drastiques pour sortir ses comptes du rouge. Les pilotes ont néanmoins écarté l'idée d'une grève pendant l'été. Le délibré sera rendu le 3 juillet.