France

Quatre hommes jugés pour s’être entraînés au djihad dans des parcs français

Ils s'adonnaient à des entraînements avec des armes factices à Strasbourg ou Paris : quatre hommes comparaissent devant le tribunal correctionnel de la capitale pour avoir organisé ou participé à des entraînements de préparation au djihad en Syrie.

Dans le box, Farid Boukhouch, 39 ans, Youssef Lamrini, 40 ans, et Nicolas Langevin, 35 ans, semblent sortir d'un même moule : même barbe longue, chevelure tirée en queue de cheval, même corpulence. Au point que la présence à leur côté de leur camarade Thierry Valorus, 41 ans, antillais au crâne rasé et à l'allure élancée, est presque incongrue.

Poursuivis pour «associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroristes», les quatre hommes encourent dix ans de prison.

Spécialiste des arts martiaux et membre d'un groupe d'Airsoft

L'affaire débute le 13 octobre 2014 par un banal contrôle policier dans un parc strasbourgeois où six à sept personnes, décrites comme «des barbus en djellaba», s'entraînent à des techniques de self défense et avec des armes factices, sous la direction de Farid Boukhouch, spécialiste des arts martiaux et membre d'un groupe d'Airsoft, un jeu utilisant des répliques d'armes de guerre.

Parmi les participants figurent Youssef Lamrini et Nicolas Langevin. Farid Boukhouch traite les policiers de «kouffars», «infidèles» en français, et leur dit d'aller «brûler en enfer» pendant que ses camarades lancent «Allah Akbar».

Le 14 octobre, une enquête préliminaire est diligentée suite à un signalement de la sécurité intérieure (DGSI) sur l'existence d'une filière d'acheminement de candidats au djihad vers la Syrie impliquant Farid Boukhouch et Thierry Valorus.

Les deux hommes apparaissent une nouvelle fois le 23 novembre dans un reportage de M6 consacré aux nouvelles recrues de l’État islamique (EI). On y voit de jeunes français barbus s'adonner à des séances de corps à corps dans un parc du XIIe arrondissement de Paris. Farid Boukhouch et Thierry Valorus, également adeptes d'arts martiaux, y apparaissent comme les organisateurs de ces rencontres dont l'objet est «le recrutement, l'entraînement et l'envoi de volontaires pour rejoindre l'Etat islamique en Syrie», précise l'accusation.

Thierry Valorus est également poursuivi pour s'être rendu en Syrie, ce qu'il nie. Des photos captées sur un compte Facebook le montre cependant posant à côté d'un char et d'une mitrailleuse.

Parmi les membres du groupe strasbourgeois figuraient deux personnes particulièrement motivées par le djihad, Nicolas Langevin et Youssef Lamrini. Selon l'accusation, le premier aurait tenté de rejoindre la Syrie et était en lien actif avec des membres de Daesh et le second, radicalisé, aurait aidé deux jeunes femmes dans leur projet avorté de gagner la Syrie. Le procès est prévu jusqu'au 20 ou 21 mars.