France

Alain Soral condamné à trois mois de prison ferme pour avoir publié un dessin jugé négationniste

Le polémiste français a été condamné, pour la première fois, à une peine de prison ferme pour avoir publié sur le site internet Egalité et Réconciliation un dessin jugé négationniste, qui parodiait une couverture de Charlie Hebdo.

Le 14 mars, Alain Soral a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à trois mois de prison ferme pour contestation de crime contre l'humanité et injure raciale.

En avril 2016, le site de l’essayiste, Egalité et Réconciliation, avait publié un dessin représentant un journal fictif «Chutzpah Hebdo», sur lequel on voyait le visage de Charlie Chaplin devant l'étoile de David, avec dans une bulle «Shoah où t'es ?». La caricature se voulait une référence à l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, auquel a été adjoint le terme hébreu chutzpah, qui signifie «insolence» ou «impertinence».

Le tribunal a estimé que cette question traduisait le fait «qu'il serait légitime de s'interroger sur l'existence de la Shoah» et insinuait «chez le lecteur l'idée que la Shoah serait non une réalité indiscutable mais une fabrication de l'esprit».

«Cette condamnation marque une nouvelle étape dans la détermination de la justice et des associations à empêcher cet idéologue de la haine de propager l’antisémitisme et le négationnisme sur internet et les réseaux sociaux», s’est réjoui dans un communiqué Sacha Ghozlan, président de l'UEJF (Union des étudiants juifs de France), qui s’était portée partie civile.

Fin mars 2016, après les attentats de Bruxelles, Charlie Hebdo avait mis en Une un dessin du chanteur belge Stromae, entouré de morceaux de corps, se demander : «Papa où t’es ?»

Plusieurs fois condamné à des amendes ou des peines d'emprisonnement avec sursis, il s'agit de la première condamnation à de la prison ferme pour Alain Soral. On ignore encore s'il pourra ou non bénéficier d'un aménagement de peine.

Le tribunal a également ordonné la suppression du dessin et condamné le polémiste à verser des dommages et intérêts aux parties civiles, des associations de lutte contre le racisme.