En cette journée internationale des droits de la femme, RT France s'est penché sur ce qu'en disent les principaux candidats à l'élection présidentielle dans leur programme et la façon dont ils comptent les renforcer. Force est de constater que chacun d'eux a une réponse qui lui est propre.
Le Pen, la défense des femmes par la lutte contre l'islamisme
La candidate du Front national (FN) aborde la problématique des droits de la femme sous l'angle de l'islamisme. Celle qui se considère comme «une femme française libre» et qui avait refusé de porter le voile à l'occasion de sa récente visite à Beyrouth, estime qu'il est nécessaire de «lutter contre l'islamisme parce qu'il fait reculer» les libertés fondamentales des femmes.
Marine Le Pen souhaite en outre mettre en place un plan national pour l'égalité salariale homme-femme et affirme vouloir lutter contre la précarité professionnelle et sociale, dont les femmes sont les première victimes.
Fillon, priorité aux mères isolées
François Fillon, a intitulé une partie de son programme «Pour la liberté des femmes». Le candidat du Parti Les Républicains (LR) vise à aider en premier lieu les mères isolées, en leur offrant un accès prioritaire aux logements sociaux. Il détaille également sa volonté de faciliter l'accès aux crèches, par la flexibilisation des horaires, la simplification de la réglementation et l'allègement des niveaux de formation exigés pour les personnels de crèche. Il souhaite en outre inciter les entreprises à créer leur propre structure pour accueillir les enfants de leurs employés.
Une autre des propositions du candidat LR concerne le développement du télétravail, afin de pouvoir mieux concilier la vie de famille avec un emploi à temps plein.
Hamon, la PMA pour toutes
Le candidat du Parti socialiste (PS), qui veut doubler le budget du ministère des Droits des femmes, entend lutter contre les inégalités salariales homme-femme en imposant davantage de «contrôle» et d'«amendes dissuasives». Pour cela, Benoît Hamaon souhaite un renforcement des peines sanctionnant les discriminations au travail, un renforcement des moyens de l’Inspection du travail et l'application du principe du «name and shame» (exposer publiquement une entreprise à l'éthique douteuse) pour les entreprises qui ne respectent pas l’égalité des salaires.
Il se distingue des autres candidats par sa volonté d'ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, qu'elles soient seules ou en couple.
Enfin, pour «impliquer davantage les pères», il veut rendre obligatoire11 jours de congé paternité et donner la possibilité de l'étendre à 5 semaines.
Le «name and shame» de Macron
Comme Benoît Hamon, Emmanuel Macron propose de s'appuyer sur la pratique du «name and shame» qu'il défendait déjà quand il était ministre de l'Economie. Son idée est de rendre publics les résultats des contrôles aléatoires sur les politiques salariales des entreprises effectués par le Défenseur des droits.
Une autre des mesures préconisées par le candidat du mouvement En marche ! concerne la création d’un congé de maternité unique pour toutes les femmes, quel que soit leur statut (salariée, chef d'entreprise, indépendante, intermittente). Il a aussi fait part de sa volonté d'avoir plus de transparence sur les critères d’attribution des places en crèches.
Mélenchon contre la marchandisation du corps
La VIe République prônée par le candidat de la France insoumise fait la part belle aux droits des femmes. Parmi les nombreuses mesures qu'il énonce, la lutte pour assurer l'égalité de salaire entre hommes et femmes tient une place importante. Pour arriver à ses fins, il souhaite contraindre les entreprises de moins de 50 salariés à adopter un accord contre les inégalités salariales. Il propose également de revaloriser les métiers à dominante féminine via les grilles salariales et les qualifications de ces métiers.
Il table également sur un renforcement de la loi et des moyens de lutter contre les violences faites aux femmes, ainsi que sur l'adoption d'une loi de lutte contre le sexisme.
S'il souhaite étendre le droit à la PMA, il refuse en revanche celui de la gestation pour autrui (GPA) et la marchandisation du corps, allant jusqu'à proposer d'abolir la prostitution.