France

L'ancien patron de la lutte antidrogue François Thierry placé en garde à vue

Les enquêteurs s'interrogent sur l'implication présumée de l'Office pour la répression du trafic illicite de stupéfiants dans le trafic de cannabis. Plusieurs informations judiciaires sont en cours.

L'ancien patron de la lutte antidrogue en France, François Thierry, a été placé en garde à vue le 1er mars à l'IGPN, la «police des polices», dans le cadre d'une enquête conduite par des juges d'instruction parisiens, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

La convocation à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) de l'ancien chef de l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) s'inscrit dans une affaire distincte de deux autres informations judiciaires, qui s'interrogent notamment sur les relations entre l'office des «stups» et les indicateurs. 

L'un de ces deux dossiers confiés à des juges d'instruction fait suite à la saisie record de sept tonnes de cannabis, découvertes par les douanes dans des camionnettes stationnées boulevard Exelmans à Paris le 17 octobre 2015. L'opération, à l'époque encensée par le président de la République François Hollande, avait très vite été entachée de soupçons entourant le rôle trouble d'un indicateur, Sofiane Hambli, sur fond de rivalités entre services de douanes et de police. 

Mais, selon Libération, l'Ocrtis conduisait en parallèle une opération d'infiltration secrète, baptisée «Janissaire» et destinée à démanteler, avec l'aide de Sofiane Hambli, des réseaux de trafiquants dont celui d'un des plus gros importateurs français de cannabis du Maroc. Sous couvert de l'opération «Janissaire», l'Ocrtis a directement supervisé l'importation d'au moins 15 tonnes de cannabis qui ont été saisies, selon une source proche de l'enquête.

Les enquêteurs cherchent à savoir si d'autres quantités de drogue ont pu être écoulées dans le cadre d'opérations de l'office des «stups» alors que Libération évoque l'importation par ce biais d'au moins 40 tonnes.

L'autre information judiciaire, également confiée à des juges d'instruction, a été ouverte en septembre 2016 après les révélations d'un indicateur qui a mis en cause François Thierry pour avoir facilité l'importation de «plusieurs dizaines de tonnes de cannabis» au bénéfice d'un présumé trafiquant de drogue.