France

Un frère d'Adama Traoré, suspecté de «tentative d'assassinat» sur des policiers, est en garde à vue

Selon le parquet de Pontoise, un frère d'Adama Traoré, Bagui, a été placé en garde à vue. Il est interrogé sur des tirs qui ont visé les forces de l'ordre en juillet à Beaumont-sur-Oise, lors des violences ayant suivi la mort de son frère.

Actuellement incarcéré, Bagui Traoré a été extrait de la maison d'arrêt du Val-d'Oise et placé en garde à vue «pour des faits de tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique», a indiqué le parquet de Pontoise.

Plusieurs membres de la famille Traoré devaient également être entendus comme témoins le 28 février dans le cadre de cette procédure, a précisé cette source.

Selon un membre du comité de soutien, une sœur d'Adama, Assa Traoré, devenue porte-parole de la famille, était entendue par des gendarmes dans la matinée. 

Le parquet a fait savoir que cinq autres personnes étaient aussi en garde à vue dans cette affaire, alors que quatre autres, interpellées ces derniers mois, se trouvent en détention provisoire. 

Après la mort d'Adama Traoré, 24 ans, lors de son arrestation par des gendarmes le 19 juillet 2016, des violences avaient éclaté à Beaumont-sur-Oise, d'où il était originaire, et dans les communes voisines. Des tirs d'armes à feu et de mortiers artisanaux avaient été constatés, des véhicules avaient été incendiés et des bâtiments publics, dégradés.

Selon les autorités, une soixantaine de coups de feu avaient été tirés pendant cinq nuits de violences. 13 policiers et gendarmes avaient été blessés. Une information judiciaire sur ces tirs avait été ouverte, et l'enquête confiée à la section de recherches de Versailles.

Bagui Traoré avait été condamné en décembre dernier à huit mois de prison ferme pour outrages et violences à l'égard de policiers municipaux et de gendarmes, lors d'un rassemblement organisé en marge d'un conseil municipal de Beaumont-sur-Oise un mois plus tôt. Il a fait appel. Un autre frère d'Adama, Youssouf, a été condamné à six mois de prison dont trois avec sursis pour outrages et menaces de mort.

Le comité de soutien a dénoncé le 28 février auprès de l'AFP des «violences psychologiques» à l'égard de la famille Traoré et une volonté d'«étouffer» leur lutte.

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