France

François Hollande en visite chez les Francs-Maçons pour montrer sa «reconnaissance» (IMAGES)

François Hollande a rendu visite aux frères de la rue Cadet pour les 300 ans du Grand Orient de France, la plus ancienne des obédiences maçonniques de France. L'occasion de tordre le cou aux accusations de complotisme touchant l'ordre.

C'est une première pour un président en exercice. Non seulement François Hollande s'est rendu officiellement au siège historique de la première obédience maçonnique, le Grand Orient de France. Mais le président s'est aussi livré à un vibrant hommage, associant très étroitement la franc-maçonnerie et la République, devant une assistance conquise et le «Grand Maître» de la loge, Christophe Habas.

«Ma présence constitue une reconnaissance de ce que vous avez apporté à la République», a-t-il déclaré, avant d'enfoncer le clou : «La République sait ce qu'elle vous doit», sans plus préciser ce que le régime républicain lui devrait. Selon le chef d'Etat, les franc-maçons seront même «toujours là» pour «défendre» la République.

Et François Hollande de rappeler que les Francs-Maçons n'avaient pas toujours bénéficié de la bienveillance des pouvoirs publics, faisant sans doute référence au gouvernement de Vichy en parlant des «dictatures», que François Hollande a posé en ennemies du GODF. «En voulant attaquer la Franc-Maçonnerie, c'est la République qui était visée», a-t-il martelé lors du discours qui a duré près de 25 minutes.

La République, un régime franc-maçon ?

Mais, pour autant, devant une telle proximité dans les combats et dans les «valeurs», François Hollande a souhaité lever toute ambiguïté. «La maçonnerie n'a pas fait la Révolution française», a tenu a rappeler le président, «mais elle l'a préparée». Toujours dans la nuance, François Hollande poursuit : «Beaucoup de maçons ont été les artisans des grands textes de cette Révolution».

Et de préciser que la plupart des lois rédigées entre 1870 et 1914, sous la IIIe République, dont la fameuse loi de séparation des Eglises et de l'Etat avaient été préparées dans les loges franc-maçonnes. Dans quelles conditions et pourquoi en dehors de l'Assemblée nationale, alors chambre des députés, François Hollande n'a pas apporté de précisions.

Mais il a tenu à condamner les rumeurs concernant la franc-maçonnerie. «Il suffit de cliquer sur internet pour découvrir ceux qui pensent que vous êtes ici à préparer je ne sais quel complot [...] tout cela est parfaitement ahurissant», a-t-il déploré, dénonçant les «complotistes».

A défaut d'avoir déclaré une quelconque appartenance à une loge franc-maçonne, François Hollande en est très proche. Comme le rapporte – entre autres – Le Point en 2013, le gouvernement du président socialiste comptait alors trois franc-maçons de notoriété publiques sur quatre ministres régaliens.

Dans le détail : Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, Christiane Taubira, garde des Sceaux et Jean-Yves Le Drian, déjà ministre de la Défense, ainsi que de nombreux chefs de cabinet et autres hauts fonctionnaires. De passage en 2012 au GODF, comme d'autres candidats à l'élection présidentielle, François Hollande avait déclaré que la franc-maçonnerie était un passage obligé.

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