«Sans doute trop occupé par son agenda mondain et des soirées comme celles de la cérémonie des César, Bruno Le Roux n’a pas daigné informer ou rencontrer les syndicats», a déclaré le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) dans un communiqué, le 27 février. Un volet d'annonces décidées après la concertation de la police et de la gendarmerie pour mettre un terme au mécontentement des derniers mois était attendu le même jour.
Le syndicat a ironisé sur la présence du ministre à la soirée de remise des prix et récompenses du cinéma français, le 24 février.
«Le César du degré zéro du dialogue social est attribué à … Bruno Le Roux !», s'est moqué le SCSI, emboîtant le pas au syndicat Alliance qui, le 26 février, avait qualifié de «provocation» l'absence de concertation sur ces mesures avec les partenaires sociaux de l'Intérieur. «Au ministère de l’Intérieur, c’est l’heure des abonnés absents : pas d'information sur les mesures envisagées, pas de réunion préparatoire, pas de concertation avec les syndicats», affirme le SCSI.
«Le malaise des policiers persiste, la procédure judiciaire n’a pas été allégée, l’immense majorité des tâches indues persiste, le problème du temps de travail n’est pas réglé et que dire des tensions entre corps ou des problèmes de management», a poursuivi le syndicat.
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Une série de mesures attendue pour calmer la grogne des policiers
Le président François Hollande doit dévoiler le 27 février une série de mesures décidées après la concertation police/gendarmerie lors d'un déplacement en Eure-et-Loir. Cette concertation avait été organisée après le mouvement de colère inédit des policiers survenu cet automne, consécutive à la violente agression de policiers à Viry-Châtillon, dans l'Essonne.
Invité dans la matinée du 27 février de RTL, Bruno Le Roux a estimé que la concertation était «permanente» au sein du ministère et a dit qu'il recevrait les syndicats «dans les 48 heures» après les annonces du président de la République. Le ministre a en outre justifié sa présence à la cérémonie des César «pour soutenir le cinéma français et montrer que toutes les manifestations qui ont lieu dans notre pays sont organisées en toute sécurité».