France

Président, ministres et candidats à la présidentielle : le Crif tient son très prisé dîner annuel

En pleine campagne, le dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France voit défiler quelque 700 personnalités. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon n'ont pas été conviés à l'événement qui se déroule sur le thème «rejet des extrêmes».

De nombreuses personnalités du monde politique sont arrivées durant la soirée du 22 février à l'hôtel Pullman de Paris : au menu, le 32e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France.

Hollande ne sait plus combien de fois il a participé 

Le chef de l'Etat François Hollande a pris la parole devant un parterre d'invités de haut vol. «J'ai participé un grand nombre de fois, dont je n'arrive pas à me souvenir, au dîner du Crif dans les différentes fonctions que j'ai occupées», a-t-il déclaré, avant d'expliquer vouloir «rendre des comptes» devant l'Assemblée, à l'issue de son dernier mandat.

Durant sa prise de parole, le président a appelé à renforcer la lutte contre l’antisémitisme, dont il estime que «la haine d’Israël» est un «prétexte». Qualifiant l'Etat hébreu d'«Etat pluraliste et démocratique» ami de la France, il a estimé que la colonisation était «dangereuse» pour la paix, avant de nuancer : «Jamais la solution [au problème des colonies israéliennes] ne sera imposée par la communauté internationale.»

Il a rappelé que la France avait l'une des seules législations interdisant le boycott d'Israël, avant de promettre : «Croyez-moi, nous la ferons appliquer !»

Le président a par ailleurs invité à combattre le racisme et les différentes formes de nationalisme, notamment «sa version économique, le protectionnisme».

Le président du CRIF dénonce une «obsession» anti-Israël

Auparavant, le président de l'organisation communautaire a tenu un discours où il a notamment cité l'essayiste Robert Badinter, sous les applaudissements : «L'antisionisme n'est rien d'autre que l'expression contemporaine de l’antisémitisme.» 

Il a ensuite assuré qu’il existait une «obsession anti-israélienne» au Conseil de Sécurité des Nations Unies et au Conseil des droits de l’homme, avant d’appeler à interdire le mouvement BDS [qui prône le boycott des produits israéliens pour protester contre la colonisation] en France, là encore, sous les applaudissements.

Un dîner à ne pas manquer

Parmi les invités, on compte le président François Hollande, les ministres Myriam El-Khomri, Bruno Le Roux et Jean-Yves Le Drian, mais aussi les candidats à l'élection présidentielle François Fillon, Benoît Hamon et Emmanuel Macron.

L'ambassadeur d'Israël en France est également de la partie, ainsi que de nombreux journalistes et artistes.

Depuis que Nicolas Sarkozy s'y est rendu en tant que président de la République, le fameux dîner est devenu incontournable. Il faut tout de même débourser quelque 900 euros pour y participer, selon les chiffres 2015 avancés par le Daniel Schneidermann, fondateur du site Arretsurimages et éditorialiste à Libération.

Mélenchon et Le Pen écartés

On notera cependant l'absence de deux candidats qui ont été privés de dîner. «Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ne sont pas invités au dîner du Crif car ils véhiculent la haine», a expliqué le président de l'organisation communautaire, Francis Kalifat.

Si le Front National n'a jamais été invité, et que le Parti communiste ainsi que les Verts ont été punis en 2009 et 2010 en raison de leur soutien au mouvement BDS, la décision a scandalisé Jean-Luc Mélenchon.

Ce dernier s'est dit «profondément choqué» de l'attitude «antirépublicaine», selon lui du conseil représentatif juif. Il faut dire que Jean-Luc Mélenchon avait fait une sortie mémorable contre le Crif en 2014, l'accusant d'utiliser un «rayon paralysant qui consiste à traiter tout le monde d'antisémite».

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