Napoléon effacé des programmes : l’UNI dénonce un Waterloo de l’éducation

Napoléon effacé des programmes : l’UNI dénonce un Waterloo de l’éducation Source: Reuters
La réforme des programmes a beaucoup d'adversaires.
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L’Union Nationale Inter-universitaire accuse la ministre de l’Education de vouloir rayer Napoléon des programmes de CM2. L’occasion de revenir sur les récentes polémiques autour de l’enseignement de l’Histoire.

L’Europe entière vient de commémorer la bataille de Waterloo. La défaite de l’empereur des Français contre les armées du duc de Wellington et du maréchal Blücher a changé à jamais le cours de l’Histoire et le destin de l’Europe. Pourtant, selon l’UNI, les prochaines générations pourraient ne pas s’en souvenir. Et pour cause, l’association accuse Najat Vallaud-Belkacem de faire l’impasse sur l’enseignement du Premier Empire.

L’UNI prétend que la réforme des programmes scolaires commandée par la ministre va modifier en profondeur les programmes d’Histoire, notamment pour les classes de CM2. Toujours selon l’association, le thème, encore présent en 2012 et intitulé : «Le Premier Empire : les grandes réformes de Napoléon Bonaparte», va tout simplement disparaître. Les élèves feraient un bond à partir de la Révolution Française pour atterrir directement dans la troisième République.

Pour certains observateurs, cette refonte des programmes reflète la volonté du gouvernement de détruire des pans de l’histoire qui ne correspondent pas avec l’idéologie socialiste. C’est le cas de Laurent Marcangeli. Le député-maire d’Ajaccio, ville qui a vu naître l’empereur dénonce dans une tribune publiée dans le FigaroVox «le silence officiel autour de l’épisode napoléonien et de son héritage». Pour lui, «l’enfermement idéologique de ce gouvernement ne fera qu’aggraver la crise identitaire que connaît la France».

Pour les défenseurs de la réforme, il est nécessaire de s’adapter au présent et enseigner avec plus d’efficacité. Qu’importe, l’UNI et l’Observatoire des Programmes scolaires sont déterminés. Ils ont lancé une pétition pour le retour de Napoléon dans les programmes de CM2.

L’enseignement de celui qu’un algorithme américain a qualifié de deuxième personnalité la plus marquante de l’Histoire derrière Jésus-Christ n’est pas le seul point d’achoppement en ce qui concerne les programmes d’Histoire à l’école.

Haro sur Najat

Depuis que la ministre de l’Education veut chambouler les programmes, elle ne s’est pas fait que des amis. Professeurs, journalistes, sociologues, chercheurs, écrivains, ils ont été nombreux à lui tomber dessus. Plusieurs points sont à l’origine de la polémique. Le principal demeure la mise en place de modules obligatoires et facultatifs.

Pour la première fois, les professeurs d’Histoire devraient composer avec des thèmes imposés et choisir s’ils veulent enseigner d’autres modules qui n’ont pas un caractère obligatoire. Beaucoup de membres du corps enseignants ont déjà critiqué la mesure, estimant qu’ils n’auraient pas le temps nécessaire pour enseigner ces thèmes facultatifs.

Mais plus que la forme, c’est le fond qui dérange. Le choix des passages de l’Histoire «obligatoires» et ceux «facultatifs» fait couler beaucoup d’encre. Le cas le plus emblématique est celui du programme de la classe de 5ème. L’histoire de l’Islam sera obligatoire tandis que la Chrétienté au Moyen-âge sera un module facultatif. Interrogé par Europe 1, le président de l’Association des professeurs d’histoire-géographie, Bruno Benoît, s’inquiète. Il juge «que dans une France qui vote FN à 25%, cela peut paraître scandaleux à certains». Pour lui, les parents vont dire «on étudie l’Islam en 5ème et pas la religion chrétienne».

Et effectivement, cette annonce a beaucoup fait réagir dans les médias et blogs classés les plus à droite. Mais pas que. L’ancien Premier ministre, François Fillon, s’en été ému en mai dernier sur RTL. Les défenseurs de la réforme avance que l’Islam est déjà enseigné en 5ème et que la chrétienté au Moyen-âge sera désormais incluse dans le programme de 6ème.

Un effet culpabilisateur ?

L’autre grief le plus récurent chez les adversaires de la ministre demeure sa supposée vision culpabilisatrice de l’Histoire. Pour preuve, ses détracteurs avancent que la part belle est faite à l’enseignement des conquêtes coloniales ou de la traite négrière au dépend par exemple du Siècle des Lumières, qui deviendrait un module facultatif.

Dans un communiqué, le secrétaire général du Front national Nicolas Bay, se montre vindicatif à l’encontre de Najat Vallaud-Belkacem. Pour lui : «C’est la fierté d’être Français que l’école devrait enseigner plutôt que la repentance et le déni de notre identité».

Pour le géographe Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes (CSP) et à l’origine des projets de programmes scolaires, c’est le contraire. Il estime même «dérangeante l’idée de vouloir faire de l’Histoire un roman national».

L’affaire n’est pas tranchée. Les professeurs ont pu exprimer leurs doléances jusqu’au mois de mai. La ministre de l’Education s’est dite «à l’écoute» et des informations commencent à faire état d’un abandon de la distinction entre les modules facultatifs et obligatoires. Le CSP a tout l’été pour remanier les textes et rendre une mouture définitive le 15 septembre. Destinés à rentrer en application en 2016, ces nouveaux programmes n’ont pas fini de faire parler d’eux et de cliver les réformistes et les partisans du «roman national».



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