France

Exclu du débat présidentiel de TF1, Nicolas Dupont-Aignan dénonce «un viol de la démocratie»

A deux mois des élections présidentielles, TF1 a choisi d'organiser un débat entre les cinq candidats favoris des sondages. Une décision ayant indigné le leader de Debout la France, qui y voit une confiscation de l'élection au peuple français.

«C’est un viol de la démocratie, un scandale absolu !», s'est étranglé Nicolas Dupont-Aignan, dans une interview au site de Marianne du 21 février. En cause : l'annonce par TF1 d'un débat présidentiel, qui opposera le 20 mars les cinq favoris (selon les sondages) de l'élection : Marine Le Pen, François Fillon, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. En d'autres termes, le score attribué par les instituts de sondage au leader du mouvement Debout la France (DLF) – environ 3% – n'est pas assez important pour que celui-ci soit convié à l'événement...

«Sélectionner uniquement les candidats qui sont à plus de 10% dans les sondages est totalement inepte. Si cela avait été le cas lors des primaires, ni M. Fillon ni M. Hamon n’auraient été invités aux débats télévisés. [...] Nous assistons à une manœuvre politicienne destinée à voler l’élection aux Français», a martelé le candidat à l'élection présidentielle. Selon lui, l'organisation de ce débat limité à un panel de candidats sélectionnés par les médias témoigne du fossé «saisissant» existant entre ces derniers et le peuple français.

Similairement, un conseiller départemental DLF de l'Essonne, Olivier Clodong, a accusé TF1 et LCI de «confisque[r] l'élection présidentielle», sur Twitter.

Mélenchon ne veut pas que les sondages dictent la démocratie

Interpellé par Nicolas Dupont-Aignan sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a estimé que le fait que TF1 choisisse ses invités en fonction des sondages était «en effet un problème». «Je considère que les sondages ne doivent pas dicter les lois du débat démocratique», a poursuivi le dirigeant de La France insoumise.

«Merci, au delà de nos divergences, de défendre la démocratie», l'a remercié Nicolas Dupont-Aignan par tweet interposé.

Des partisans du souverainiste François Asselineau également indignés

Chez les souverainistes toujours, les partisans de François Asselineau – président de l'UPR (Union Populaire Républicaine) – aussi ont décrié ce débat télévisé des favoris. «Lançons le boycott de TF1 et France 2 si tous les candidats n'ont pas le droit au débat !», a lancé un partisan d'Asselineau sur Twitter...

... tandis que le compte de la section Yvelines de l'UPR a vu dans le choix de TF1 un «argument de campagne» pour son candidat à l'élection présidentielle.

«#TF1boycott», pour certains internautes

Un certain nombre d'internautes, par ailleurs, ont tenu des propos similaires sur Twitter, comme cette personne qui a regretté que l'on «impose aux Français» cinq candidats à l'élection présidentielle, après la participation de Jean-Luc Bennahmias et Jean-François Copé durant les débats des primaires.

Des utilisateurs de Twitter ont ainsi appelé au boycott de la chaîne télévisée, l'un d'entre eux voyant dans l'organisation de ce débat présidentiel limité une manifestation de la «dictature des médias».

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