France

Emplois fictifs au Parlement européen : Marine Le Pen nie avoir reconnu quoi que ce soit

Marine Le Pen a démenti le 17 février avoir reconnu l'emploi fictif de son garde du corps comme assistant parlementaire européen, contredisant un rapport de l'organisme antifraude de l'UE (Olaf), dévoilé le 16 février par Mediapart et Marianne.

C'est «un mensonge éhonté, je n'ai jamais reconnu quoi que ce soit devant des enquêteurs, d'ailleurs que je n'ai jamais vus», a affirmé la candidate du FN à France Bleu Besançon, en démentant ainsi le rapport publié la veille par Médiapart et Marianne.

Interrogée sur ce rapport par France Bleu, la candidate a expliqué qu'il y avait eu «une régularisation comptable entre le Parlement européen et le tiers payant dans cette affaire», mais «absolument rien de fictif».

«J'ai d'ailleurs toutes les preuves que j'apporterai en temps nécessaire, que j'ai déjà transmises à l'Olaf», a-t-elle ajouté.

L'avocat de Marine Le Pen, Marcel Ceccaldi, déclare le 17 février dans un communiqué : «L'Olaf est un organisme de la commission européenne contre lequel nous avons déposé une plainte pénale». «Cette plainte vient justement de faire l'objet d'une désignation d'un juge d'instruction belge», ajoute-t-il.

Selon le rapport de l'Office de lutte anti-fraude européen publié par les médias, la députée européenne a reconnu avoir salarié fictivement son garde du corps, Thierry Légier, comme assistant parlementaire pour «régulariser des salaires et charges».

Marine Le Pen «a reconnu d'une part que les bulletins de salaire établis sur la période d'octobre à décembre 2011 pour un montant de 41 554 euros n'ont jamais été payés au bénéficiaire indiqué, Thierry Légier, et que d'autre part elle n'avait pas employé M. Légier pendant ces trois mois», est-il indiqué dans les extraits publiés dans la presse.

Interrogé par l'AFP jeudi 16 février, le bureau de presse de l'Olaf a indiqué que l'enquête avait révélé que la députée avait produit «un contrat de travail purement fictif concernant l'un de ses assistants».

Produit en juillet 2016, ce rapport a été transmis au président du Parlement européen et épingle un second cas de salaire injustifié concernant l'assistante parlementaire de la candidate FN, Catherine Griset. L'assemblée européenne en a pris acte, et devait commencer mi-février à recouvrer effectivement les sommes versées (environ 340 000 euros au total), en amputant de moitié l'indemnité de Marine Le Pen.

Après la transmission de ce rapport, le parquet de Paris a ouvert mi-décembre une information judiciaire pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé.