Le groupe RT a réagi publiquement à la salve d’accusations dont il fait l’objet ces derniers jours en France :
«RT rejette catégoriquement toutes les allégations selon lesquelles notre chaîne participerait à la divulgation de fausses informations en général et concernant la personne d’Emmanuel Macron ou l’élection présidentielle à venir à France. De plus, nous sommes consternés que de telles attaques sans fondement soient lancées sur des bases quotidiennes.
En effet, il semble qu’il soit devenu acceptable de proférer de telles accusations contre RT sans apporter la moindre preuve pour les étayer de même qu’il semble devenu normal de décerner un label "fausses informations" à RT au sujet de n’importe quel article que l’on pourrait simplement trouver défavorable.
C’est à la fois ironique et profondément décevant que dans ce noble combat contre les fausses informations, les standards journalistiques soient sacrifiés de cette manière quand la conversation porte sur RT.»
Le communiqué fait suite à de nombreuses accusations de la part non seulement de journalistes mais aussi de proches d’Emmanuel Macron. Selon ceux-ci, RT s'efforcerait de décrédibiliser la candidature de l’ancien ministre de l’Economie à la présidence de la République quand ils n’ont pas avancé que la Russie pourrait se servir de RT afin de s’ingérer dans la campagne.
Le 13 février, Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche!, le mouvement politique d'Emmanuel Macron, a demandé aux «plus hautes autorités de l'Etat» de «garantir qu'il n'y aura pas d'ingérence d'une puissance étrangère dans [notre] vie démocratique». La Russie est visée.
«Aujourd'hui il faut regarder les faits: deux grands médias, Russia Today et Sputnik , qui appartiennent à l'Etat russe, font leur quotidien de la diffusion, de la propagation, de fausses nouvelles. Ensuite ces nouvelles sont reprises, sont citées et viennent peser sur notre vie démocratique», a affirmé Richard Ferrand sur France 2.
A la question de savoir s’il affirme que Moscou travaille à l'échec d'Emmanuel Macron, Richard Ferrand s’est montré prudent tout en veillant à glisser une pique : «Je ne dis pas cela. Je dis que il y a ça d'un côté et il y a des centaines, voire des milliers, d'attaques sur notre système numérique, sur notre base de données, sur nos sites. Et comme par hasard cela vient des frontières russes.»
Alexandre Keller