France

L'entreprise française Imerys accusée de financer les Talibans avec le commerce du talc

D'après une enquête du Monde, le géant industriel français des minéraux se fournirait en talc dans une zone occupée par les Talibans en Afghanistan, participant ainsi au financement des insurgés.

Imerys, leader mondial en matière de commerce de minéraux industriels, est ciblée par une enquête du journal Le Monde qui s'est intéressé à ses sources d'approvisionnement en talc.

D'après le quotidien, l'entreprise française se fournirait depuis 2011 auprès de North West Mineral, entreprise pakistanaise, récoltant du talc dans des mines afghanes. Cette matière première, réputée pour sa pureté, est prisée par de nombreuses industries, et notamment l'industrie automobile.

Grâce à son partenariat avec North West Mineral, les ventes de talc afghan d’Imerys seraient passées «de 20 000 tonnes en 2012 à 39 000 tonnes en 2014». 

Maisle problème, c'est que ce commerce ne pourrait pas avoir lieu sans le versement de pots-de-vin assure le quotidien du soir. Ashfaq Bangash, l’un des dirigeants de North West Minerals interrogé par Le Monde, a par ailleurs reconu qu'il fallait «payer des taxes à la tribu locale et au village, en plus de celle versée au gouvernement» pour exploiter ces mines. 

L’équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions de l’ONU avait par ailleurs tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises concernant les pratiques d'extorsions d'argent par les Talibans.

«L'argent tiré de l’extraction minière, qui concerne également le marbre, le fer, les terres rares, le lithium ou encore les pierres précieuses, n’a rien de négligeable, puisque cette activité constitue, d’après l’ONU, leur deuxième source de financement», affirme le quotidien. 

Mais Imerys a affirmé au Monde n’avoir «aucune présence en Afghanistan, ni aucun lien avec les sociétés exploitantes dans la région». De plus, d'après son rapport d’activité 2015, l'entreprise assure n’exploiter «aucun site en lien avec des minerais alimentant les conflits». 

Côtée en bourse, Imerys ne semble pas pour le moment souffrir des révélations du quotidien, qui rappellent le précédent Lafarge en Syrie, qui avait valu au cimentier français d'être accusé de commercer avec l'Etat islamique. 

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