France

Léa Salamé accusée d'antisémitisme après une question à Le Pen sur la double nationalité des «juifs»

L’arroseur arrosé ? Insistant pour que la candidate du FN concède qu’elle voulait demander aux juifs français de renoncer à leur «double nationalité», la présentatrice s'est vu rappeler, sur Twitter, qu’Israéliens et juifs n’étaient pas synonymes.

«Israël n’est pas un pays européen. Je crois que même Israël accepte de le dire et de le penser. Je suis contre la double nationalité extra-européenne», a répondu Marine Le Pen à la question de Léa Salamé, qui lui demandait si elle comptait «demander aux juifs français de renoncer à leur double nationalité israélienne», sur le plateau de France 2 le 9 février.

Face à la réponse de la candidate, la journaliste insiste : «Donc vous demandez ce soir aux juifs français qui nous regardent de renoncer, s'ils voulaient avoir une double nationalité.»

«Eux et les autres [...]. Ce n’est pas aux juifs mais aux Israéliens à qui je demande de choisir leur nationalité», rétorque alors la présidente du Front national.

Sur Twitter, l’échange n’est pas passé inaperçu auprès de plusieurs internautes qui se sont dit choqués par l’«amalgame» fait par Léa Salamé, consistant à dire que tous les juifs français possèdent la nationalité israélienne. 

«Pour Léa Salame face à MLP, les juifs de France ont la double nationalité française et israélienne. Scandaleux.», a tweeté Philippe Meyer, vice-président de l'organisation juive B'nai B'rith France.

«Y aurait-il une pointe d'antisémitisme chez Léa Salamé qui laisse croire que tous les juifs ont la double nationalité franco-israélienne ?», s'est interrogé un autre internaute.

«Léa Salamé et Marine Le Pen s'adonnent au mythe antisémite de la double nationalité des juifs», a pour sa part titré le site pro-sioniste EuropeIsraël.

Une organisation dénonce les propos «inacceptables» de Le Pen

Qualita, une organisation qui fédère des associations et des communautés francophones en Israël, a dénoncé la proposition de Marine Le Pen.

Son président, Ariel Kandel, a ainsi déclaré à l’AFP : «Ce sont des propos inacceptables pour les juifs de France. Ils marquent une étape supplémentaire dans la volonté de Marine Le Pen de détruire l'identité des juifs de France qui est liée à la fois au judaïsme et à leurs relations avec Israël.»

Lire aussi : Immigration, Europe des nations, Buisson... : le résumé de l'Emission politique avec Marine Le Pen