France

Des cambriolages (vraiment) à la tête du client

Trois jeunes hommes comparaissent jeudi 17 juin devant le Tribunal d'Evry. Ils sont accusés d'avoir commis 61 cambriolages en région parisienne ces derniers mois. Selon les enquêteurs, ils choisissaient leurs victimes selon leurs origines ethniques.

Ils sont présentés par les enquêteurs comme des cambrioleurs méticuleux et organisés, qui prenaient grand soin de sélectionner leurs victimes. Leurs cibles : les Portugais, les Turcs et les Maghrébins. Pourquoi ? Car «dans leur esprit, [ces populations] ont tendance à mettre moins facilement à la banque, à avoir de l'or chez eux», détaille un policier. Ces trois hommes vont devoir répondre de leurs actes jeudi 17 juin devant le Tribunal d'Evry.

Des listes d'adresses avec des lettres codées

Tout commence l'hiver dernier, lorsque la police interpelle trois jeunes, âgés de 21 et 22 ans. Ces derniers sont soupçonnés d'avoir passé à tabac - à coups de barre de fer - un automobiliste avec lequel ils s'étaient «embrouillés». Rien que du très banal en somme.

Mais dans la voiture des suspects, les enquêteurs font une drôle de découverte. Ils mettent en effet la main ce qui semble être le butin de plusieurs vols avec effraction dont différentes cartes bleues. Le tout accompagné d'une liste manuscrite d'adresses et de téléphones avec, à chaque fois, en face de celles-ci des lettres entre parenthèses: «P», «T» «R» semblant correspondre aux patronymes des propriétaires, portugais, turcs ou «reubeu» pour arabe.

Les policiers constatent assez rapidement que 25 de ces adresses ont été visitées ces derniers mois. A l'aide du GPS, et des téléphones portables des suspects, les enquêteurs parviennent à prouver leur présence sur les lieux de près de 61 cambriolages commis essentiellement dans le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne, depuis le mois de juin 2014.

Une montre volée au poignet d'un gardé à vue

Si les trois jeunes reconnaissent les faits de violence sur le conducteur - 31 jours d'ITT (incapacité totale de travail) - ils nient en revanche être à l'origine des cambriolages. En effet, ces derniers affirment que le véhicule - volé - dans lequel a été retrouvé l'essentiel des preuves appartient à un ami. Mais impossible pour eux de révéler son nom «pour des questions de sécurité», arguent-ils.

Une ligne de défense qui sera sans doute difficile à tenir devant la cour puisque l'un des suspects portait justement à son poignet, pendant sa garde à vue, une montre dérobée dans l'une des 61 maisons visitées.