France

Migrants : Cazeneuve annonce la création de 10 500 places d'urgence

Le plan d'amélioration de la prise en charge des migrants a été présenté ce matin par Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Sylvie Pinel (Logement). Il prévoit l'ouverture de 10.500 hébergements. Tous les migrants ne sont pas logés à la même enseigne.

La «crise migratoire» que subit la France depuis plusieurs semaines a poussé le gouvernement à agir. Si plusieurs milliers de places vont donc être créées en urgence, le gouvernement entend également lutter contre l'immigration irrégulière.

Migrants économiques ou réfugiés: le gouvernement fait le tri

Sur les 10 500 places promises par le gouvernement, 5000 seront ouvertes aux réfugiés ayant déjà obtenu la protection de la France. 4000 seront destinées aux demandeurs d'asile «en attente», ceux dont les dossiers sont actuellement étudiés par les services de l'Etat. Enfin, 1500 places sont prévues pour accueillir les migrants qui vivent actuellement dans des campements, et qui sont le plus souvent en situation irrégulière. Ces derniers seront orientés selon leurs situations vers des structures pour demandeur d'asile, seront pris en charge dans le cadre d'un retour au pays, ou seront expulsés.

Des mesures plus spécifiques sont prévues pour Calais, où près de 3000 personnes sont aujourd'hui présentes. Les capacités d'accueil de jour seront renforcées et une «maison de l'asile» sera créée, pour informer les migrants sur leurs droits à l'asile et les accompagner.

«Nous avions réclamé un plan d'urgence pour l'hébergement et l'accueil des réfugiés et des demandeurs d'asile, nous avons une réponse. C'est une réponse d'ampleur et jamais mise en oeuvre jusqu'à présent. Il faudra désormais suivre la mise en application de ce plan qui demande la mobilisation de tous les acteurs sur l'ensemble du territoire» s'est réjoui le directeur général de France Terre d'Asile, Pierre Henry. 

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Le plan dévoilé ce matin et qui va être mis en oeuvre «dès maintenant», doit permettre selon le Premier ministre Manuel Valls «d'éviter que ne se forment des campements précaires qui sont indignes de notre pays et qui posent des problèmes sanitaires et de sécurité». Les évacuations pour le moins musclées des campements du métro La Chapelle et de la rue Pajol avaient en effet ému les Français sur le sort de ces migrants.

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Les centres de rétention utilisé à plein

Mais, le gouvernement a insisté sur la lutte contre l'immigration illégale. «Ce plan vise également à être très efficace en matière d'immigration irrégulière, ce qui signifie éloigner davantage ceux qui relèvent de l'immigration irrégulière» a expliqué Bernard Cazeneuve, promettant une forte mobilisation des forces de police pour placer «ceux qui doivent l'être en rétention».

«Les places de rétention dont nous disposons doivent être utilisées à plein. Il n'y a pas de tabou parce qu'il n'y a pas de politique d'asile soutenable, de politique d'accueil à la hauteur de nos ambitions et de nos valeurs si nous ne reconduisons pas dans le même temps ceux qui ne peuvent rester sur le territoire parce qu'ils relèvent de l'immigration économique irrégulière» a insisté le ministre de l'Intérieur.

La France doit par ailleurs faire face à une crise migratoire dans le sud de la France, à la frontière franco-italienne de Vintimille. Ainsi, depuis plusieurs jours, la police refoule systématiquement les migrants cherchant à entrer en France, en vertu de la Convention de Dublin. Ce qui n'est pas du tout du goût des Italiens, submergés depuis des mois par des flots de migrants africains.