Au micro de France Inter, la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a émis des doutes quant à la faisabilité et à la sincérité d'une des propositions phares de Benoît Hamon, vainqueur de la primaire de la gauche : l'abrogation de la loi Travail.
Selon elle, le candidat du Parti socialiste ne serait pas totalement opposé à ce texte. «Benoît Hamon, si vous lui posez la question aussi clairement que cela, ne vous dira jamais que la garantie jeune universalisée, c’est un échec, ne vous dira jamais que le compte personnel d’activité, c’est une mauvaise chose. Il vous dira que sur telle ou telle disposition, il n'était pas d’accord», affirme-t-elle.
Même s'il voulait abroger la loi El Khomri, Benoît Hamon ne le pourrait tout simplement pas, estime la ministre qui s'est demandé : «Lui-même, au fond, comment fera-t-il ?» Avançant que ce type de dispositions ne pouvait «se faire que dans le dialogue social», elle affirme qu'«il se rendra compte à son tour que du dialogue social ressort de fait une série d’organisations qui soutiennent ces dispositions envers lesquelles il est si critique».
Le texte, très controversé, avait donné lieu à d'importantes manifestations au cours de l'été 2016 un peu partout en France et continue à diviser au sein de la gauche. Si certains, comme Manuel Valls, ont continué à le défendre jusqu'au bout, d'autres y sont opposés, à l'instar de Benoît Hamon. On peut notamment lire sur son site internet : «J'abrogerai la loi travail.»