France

Piques à ses rivaux et propositions politiques : Mélenchon donne le top départ à Lyon et Paris

Le leader du mouvement La France insoumise a tenu un meeting particulièrement futuriste pour lancer sa campagne, évoquant des thèmes aussi divers que l'écologie, l'emploi ou l'éducation, sans oublier de railler ses rivaux.

Jean-Luc Mélenchon a rassemblé 12 000 personnes venues l'écouter de vive voix à Lyon et 6 000 supplémentaires venues voir son hologramme à Aubervilliers, en banlieue parisienne, selon les chiffres des organisateurs.

Macron, Le Pen, Fillon et... Hamon dans le viseur

A peine arrivé sur scène, il a plaisanté sur la forme de son meeting en lançant : «Moi, je n'ai que moi comme clône, contrairement à d'autres !» Il s'en est ensuite pris au Front national (FN), qu'il a qualifié de «parti clanique». «Vous voulez confier votre pays à ces gens-là ?», a-t-il demandé au public, plus tard dans son discours, évoquant une nouvelle fois Marine Le Pen, qui donnait elle aussi un meeting à quelques kilomètres distance.

Emmanuel Macron, qui avait lui aussi choisi Lyon pour son grand discours de campagne le 4 février, a été pris à partie par l'ancien sénateur socialiste. Il a notamment tourné en dérision sa proposition de distribuer des chèques de 500 euros pour «consommer de la culture».

«Mais avant de la consommer, il faut la produire, la culture», a lancé Jean-Luc Mélenchon, rappelant que le gouvernement auquel Emmanuel Macron avait participé, avait diminué le budget du ministère de la Culture. «Il a pourri la vie de milliers de gens avec sa participation à la loi El Khomri», a-t-il encore ajouté au sujet du fondateur du mouvement En Marche !

Le fondateur de La France insoumise a également eu un petit mot à l'égard du vainqueur de la primaire de la gauche, Benoît Hamon, qui avait appelé à une alliance. «Nous dirons toujours non aux combines, aux arrangements, aux changements de programme un peu flous», a-t-il averti.

Le candidat à la présidentielle, qui a assuré être à la tête d'un mouvement «dégagiste» consistant à «tous les faire dégager», n'a pas oublié d'évoquer les polémiques qui se sont emparées de la campagne, ces derniers jours : «La présidentielle ressemble à Top Chef, avec les casseroles !»

Sortie des traités européens et économie de la mer : Mélenchon détaille son programme

Prenant un ton plus sérieux, le dirigeant du mouvement La France insoumise a mis à mal la politique menée par Bruxelles, assurant notamment qu'il fallait «sortir des traités» européens.

«Non, nous ne voulons pas de la guerre avec la Russie. Les Russes sont des partenaires», a-t-il ensuite martelé, raillant le projet de Défense européenne qui s'apparenterait, selon lui, à une «Europe de la guerre».

La question du travail a également occupé une place importante dans son discours. Jean-Luc Mélenchon a en effet mis en garde contre «l'ubérisation», qui détricoterait le droit au travail. «Nous ne permettrons plus que les entreprises comme Google et Apple se soustraient au fisc», a-t-il ensuite lancé. Il a également tempêté contre les privatisations mises en place par le gouvernement.

Sur la question de l'éducation, il a proposé d'introduire la «gratuité totale».

Il a ensuite abordé un thème qui lui tient à cœur : la mer. Il a appelé à mettre en place un investissement massif de 100 milliards d'euros dans «l'économie de la mer», afin notamment d'y édifier des éoliennes qui permettraient, selon lui, de parvenir à produire une énergie d'origine 100% renouvelable et ainsi sortir du nucléaire. Le candidat a ajouté que ce projet permettrait de créer de nouveaux emplois.

Le candidat à la présidentielle avait choisi de prendre la parole à Lyon, où Marine Le Pen a tenu elle aussi un grand discours, à 15h. C’est également dans la capitale des Gaules qu’Emmanuel Macron avait, la veille, donné le départ de sa campagne.

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