France

Voiture incendiée, abribus cassés : Aulnay-sous-bois sous tension après la garde à vue des policiers

Des incidents se sont enflammés à Aulnay-sous-Bois, après le placement en garde à vue de quatre policiers visés par des accusations de «viol en réunion» lors de l'interpellation d'un jeune homme gravement blessé à coups de matraque le 3 janvier.

Une voiture a été incendiée et une tentative d'incendie constatée sur un bus à la cité des 3 000, où a eu lieu l'interpellation d'un jeune homme, dans le quartier de la Rose des Sables. Des abribus ont également été cassés.

Les incidents ont débuté vers 21h et le calme est revenu vers 23h. Le quartier était plongé dans l'obscurité, sans doute du fait que l'on ait fait sauter les plombs de l'éclairage public.

Des patrouilles de la Brigade anticriminalité (Bac) ont été déployées dans le quartier, où de petits groupes de jeunes s'étaient rassemblés, a-t-on par ailleurs indiqué de source proche de l'enquête. 

Les conditions d'interpellation du jeune homme, au coeur de la cité des 3 000, après un contrôle d'identité qui a dégénéré, ont choqué les habitants.

La scène, filmée par la vidéo surveillance de la police municipale a été publiée dans les réseaux siociaux. La vidéo montre un policier «porter un coup de matraque horizontal au niveau des fesses» du jeune homme, après que son «pantalon a glissé tout seul». Le jeune homme a déclaré que l'un des policiers lui aurait introduit sa matraque dans l'anus.

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Transporté à l'hôpital Robert Ballanger d'Aulnay, le jeune homme est examiné par un médecin qui diagnostique «une plaie longitudinale du canal anal» et une«section du muscle sphinctérien», et lui prescrit 60 jours d'interruption totale de travail (ITT), selon la source proche de l'enquête. Le 4 janvier, le jeune homme était toujours hospitalisé.

Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour «viol en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique», confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Mais, au vu de l'avancée de l'enquête, les faits pourraient être requalifiés en «violences en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique», selon une source policière.

Les quatre policiers, qui nient les accusations, ont vu leur garde à vue prolongée de 24 heures.