France

Emmanuel Macron brandit-il la menace obscurantiste pour attirer des cerveaux américains en France ?

L’ancien ministre de l’Economie et fondateur du mouvement En Marche !, dont le programme est toujours en cous d'élaboration, a tenu un grand meeting au Palais des sports de Lyon où il a précisé quelques points clefs de politique internationale.

Le meeting, prévu de longue date dans la capitale des Gaules, a rassemblé de 8 000 à 10 000 partisans d'Emmanuel Macron qui s'étaient réunis dès 16h, le 4 février, afin d’assister au discours de leur champion.

Le candidat évoque les tensions internationales et le danger du «repli sur soi»

Et l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande a mis l'accent sur les relations internationales. «Si les temps sont graves, c'est parce que le contexte international l'est lui-même. Partout guette la menace terroriste, partout les périls de l'intérieur se mêlent à celui de dehors. Partout la tentation de repli, de fermeture gagne du terrain», a déclaré Emmanuel Macron devant son auditoire.

Le candidat du mouvement En marche ! s'est par ailleurs dit favorable au dialogue avec des «puissances nouvelles» qui sont pour lui la Russie, l'Iran, la Turquie et l'Arabie saoudite. Or, pour Emmanuel Macron, tous ces pays constituent des régimes autoritaires avec lesquels il faut néanmoins discuter afin de parvenir à une stabilité sur la scène internationale, ce qui est dans l'intérêt de la France.

«Il nous faut dans ce contexte tenir notre rang, savoir quelle est notre histoire et le fil de celle-ci. Non pas aller conduire toutes les guerres lorsque nous n'en avons pas les solutions. Savoir parler avec exigence avec chacune et chacun, ne jamais rompre le dialogue mais toujours défendre nos intérêts et nos valeurs», a martelé Emmanuel Macron.

«Je veux réconcilier la France avec le monde, réconcilier la liberté avec l'égalité, créer un avenir collectif», a-t-il ajouté.

Le combat contre le terrorisme, autre thème phare de son meeting

Le candidat en a profité pour livrer son appréciation de la lutte contre le terrorisme. «Ce combat, il prend racine à l'extérieur. Ce combat, c'est celui que nous menons à travers notre diplomatie et nos armées, pour partout, lutter contre le djihadisme islamiste. Pour partout lutter contre celle et ceux qui fomentent des complots et des actes terroristes contre nos enfants, qui cherchent à détruire nos valeurs, notre pays», s'est emporté le candidat. L'occasion pour lui d'évoquer sa récente visite en Jordanie, auprès des 400 soldats français combattant l'Etat islamique.

Un (curieux) appel aux cerveaux américains à ... émigrer vers la France ?

Autre point important et plutôt très étonnant du meeting d'Emmanuel Macron, l'appel solennel lancé par ce dernier aux universitaires et chercheurs américains à tout simplement fuir les Etats-Unis pour venir se réfugier en France. Une allusion directe à l'obscurantisme auquel les Etats-Unis seraient en proie depuis l'élection de Donald Trump. 

Emmanuel Macron s'est adressé plus particulièrement aux entreprises, chercheurs et universitaires américains qui luttent contre le réchauffement climatique et la pollution, travaillent sur les énergies renouvelables ou les perturbateurs endocriniens.

Se prononçant pour la protection des individus et des libertés pour la création et l'innovation, le candidat a déclaré : «Je veux ce soir lancer un appel solennel à tous les chercheurs, à tous les universitaires, à toutes les entreprises qui, aux Etats-Unis, se battent contre l'obscurantisme [...] Que toutes celles et tous ceux qui font aujourd'hui l'innovation, l'excellence aux Etats-Unis nous entendent et nous voient [...] Vous avez aujourd'hui, et vous l'aurez à partir du mois de mai prochain, une terre patrie, ce sera la France.»

«Ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'y aura pas de "mur" dans mon programme», a-t-il conclu.

Lire aussi : A Lyon, qui accueille trois meetings politiques en deux jours, manifestants et CRS se mobilisent