«Il faut que ça s'arrête» : comme Arsenik, une dizaine de grands noms du rap français ont dénoncé les «violences policières» et réclamé «justice» lors d'un concert en hommage à Adama Traoré, mort lors de son interpellation dans le Val-d'Oise durant l'été 2016.
«C'est partout pareil, il faut que ça s'arrête», a dit Lino du groupe Arsenik, originaire de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), ville où deux jeunes étaient morts dans la collision de leur mini-moto avec une voiture de police en 2007.
Le groupe a partagé le micro pendant près de trois heures avec d'autres figures du rap engagé, devant une salle de la Cigale comble. Les 1 200 spectateurs ont été «sensibilisés à une cause : celle de la violence policière», a dit le rappeur Dosseh qui a fait chanter le public, poings levés, «Justice pour Adama».
Comme Médine ou Mac Tyer, Kery James a interprété plusieurs de ses classiques, dont «Musique nègre» où il fait allusion à l'affaire.
Six mois après sa mort à 24 ans, Adama Traoré est devenu un «symbole», a dit à l'AFP Kévin, 27 ans, venu de l'Essonne pour «soutenir la mobilisation incroyable» de la famille Traoré.
«Ce soir nous pouvons être fiers de notre combat», a dit sur scène Assa Traoré, l'une des sœurs du jeune homme. «Nous sommes des hommes et des femmes debout qui doivent savoir se défendre», a-t-elle ajouté, annonçant la création d'une association qui «permettra à tous d'avoir accès au droit et à la justice».
Fin décembre 2016, trois juges d'instruction ont été désignés à Paris, après le dépaysement de l'enquête, pour poursuivre les investigations sur les conditions de la mort du jeune homme de 24 ans. La cause du décès d'Adama Traoré n'a pu être établie avec certitude malgré deux autopsies qui ont mis en évidence un «syndrome asphyxique».
Sa mort lors de son interpellation avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise, d'où il était originaire, et dans les communes voisines. Sa famille dénonce une «bavure» des gendarmes, qui assurent de leur côté n'avoir porté aucun coup au jeune homme.