Les Républicains (LR) semblent déchirés entre soutien inconditionnel à François Fillon et recherche hâtée d'un «plan B» pour la présidentielle... Alors que les nouvelles révélations du Canard enchaîné sur l'emploi fictif des enfants et de l'épouse du candidat LR le mettent en grande difficulté, deux démarches quasi simultanées semblent s'opposer.
D'un côté, le parti semble faire bloc derrière François Fillon. Dans un communiqué de presse publié le 1er février, les membres du comité politique de LR affirment «à l'unanimité leur soutien plein et entier» et dénoncent «la violence du déchaînement politique dont il est victime».
De l'autre, une initiative a été prise par le député LR du Rhône, Georges Fenech, qui estime que les soupçons pesant sur le candidat de son parti rendent «le résultat de la primaire caduc». Dans une pétition que s'est procurée l'hebdomadaire Marianne, diffusée par mail à l'ensemble des parlementaires de droite, il estime que «les derniers événements judiciaires remettent en cause la légitimité du candidat issu des élections primaires pour porter le projet présidentiel approuvé par plus de quatre millions d’électeurs».
Georges Fenech a indiqué qu'il publierait la liste des signataires jeudi 2 février dans le courant de la journée, en fonction du nombre de soutiens que sa pétition aura d'ici là recueillis. «J’appelle François Fillon à sortir par le haut», a-t-il toutefois insisté.
Certains, à LR, commencent pourtant déjà à évoquer la possibilité du retrait de la candidature de l'ancien premier ministre au profit d'une nouvelle personnalité. Faute de temps, une primaire ne peut être de nouveau organisé. Quant à Alain Juppé, l'autre finaliste des primaires de novembre 2016, il a d'ores et déjà annoncé, et ce à plusieurs reprises, qu'il ne voulait pas être «le plan B», en dépit des sollicitations de certains, comme le député Philippe Gosselin.
Sur Twitter, plusieurs internautes ont remarqué que les noms de domaine pour les sites internet de plusieurs personnalités de LR ont été tout récemment déposés.
Les comptes Twitter de soutien à certains candidats de remplacement potentiels semblent d'ailleurs déjà en effervescence, comme celui de François Baroin, sénateur-maire de Troyes (Aube).
Plusieurs membres de LR, principalement chez les proches de l'ancien président Nicolas Sarkozy, semblent plutôt favorables à une candidature de François Baroin. Ce dernier, intervenant ce 1er février lors s'une réunion de l'Association des maires de France (AMF) qu'il préside, s'est refusé à tout commentaire pour le moment.
Officiellement, néanmoins, il n'est pas question pour François Fillon de renoncer. «Je serai candidat à cette présidentielle», a-t-il prévenu, dénonçant «un coup d'Etat institutionnel» venu de «la gauche».