France

Du scandale Penelope Fillon à Ceausescu : l'argumentaire original de Michèle Alliot-Marie

L'ancienne ministre ne croit pas en la culpabilité de François Fillon et ne souhaite pas non plus que l'on interdise aux députés d'employer les membres de leur famille. Pour défendre son point de vue, elle convoque l'histoire roumaine...

Michèle Alliot-Marie, candidate à la présidentielle sans le soutien de son parti, est venue au secours de François Fillon, empêtré dans le scandale concernant l'emploi fictif présumé de son épouse Penelope. Au micro d'iTélé, le 31 janvier au soir, elle a tenu à témoigner sa confiance dans la probité du candidat des Républicains à la présidentielle. 

«Le soupçon est facile et la manifestation de la vérité, en général, est plus longue, et en particulier en politique», a-t-elle estimé, ajoutant : «Je connais bien François Fillon depuis longtemps et je n'ai aucune raison de faire aucune condamnation ni aucun soupçon a priori.»

Mais c'est sur le fond de l'affaire que l'ancienne ministre a développé l'argument le plus étonnant. A propos de l'interdiction de l'embauche, par les députés, de membres de leur famille en tant qu'assistants parlementaires, elle a mis en garde : «Je pense qu'à partir du moment où quelqu'un a un travail à effectuer et qu'il l'effectue bien, on n'a pas besoin - et c'est même dangereux - de regarder qui il est exactement.» Poussant le parallèle plus loin, elle a ajouté : «Il faut se méfier. Moi, vous savez, j'ai connu un régime en Europe centrale dans lequel, à partir du moment où on était l'enfant de quelqu'un de diplômé, on n'avait pas le droit d'aller à l'université : c'était le régime de Ceausescu.»

Le dictateur Nicolae Ceausescu, qui a dirigé la Roumanie d'une main de fer du milieu des années 1960 jusqu'en 1989, est invoqué par Michèle Alliot-Marie comme le contre-modèle vers lequel se dirigerait la France si elle mettait en application une mesure interdisant aux députés d'engager leurs proches.