France

François Fillon : «Je serai candidat à cette présidentielle»

Le candidat Les Républicains pour la présidentielle a annoncé le 1er février qu'il concourrait bien à la fonction suprême malgré le scandale d'emplois fictifs dont aurait bénéficié sa femme Penelope.

François Fillon ne lâche rien. Empêtré dans les révélations du Canard enchaîné sur les emplois présumés fictifs de Penelope Fillon, sa femme, il a réaffirmé le 1er février qu'il serait «candidat à cette présidentielle».

«Quand on choisit d'être candidat à la présidentielle, on ne vient pas se plaindre de la violence des attaques, on les accepte comme malheureusement des scories de notre système démocratique et [...] je vais les affronter jusqu'au bout. Je serai candidat à cette présidentielle car je porte un message politique qui, à mon sens, est le seul qui peut permettre le redressement national», a affirmé le vainqueur de la primaire de la droite, lors d'une visite à Paris au Salon des entrepreneurs.

François Fillon lâché par son propre parti ?

«Nous ne pouvons pas continuer avec un candidat en extrême difficulté.» Ces mots sont ceux de Georges Fenech, député Les Républicains (LR) et soutien de Nicolas Sarkozy. Le 1er février, il n'a pas fait dans la langue de bois pour donner son avis sur la situation : «Nous ne pouvons pas, une famille politique comme la nôtre, se soumettre à une décision d'un juge ou d'un procureur d'ici 15 jours pour savoir si François Fillon doit porter nos couleurs ou pas [...] Nous devons prendre une décision dans l'urgence.»

Sentant le danger, l'ancien Premier ministre a lancé un appel à l'aide aux parlementaires LR, exhortés «à tenir 15 jours» face aux soupçons d'emplois fictifs visant son épouse, une enquête étant en cours.

Mais Georges Fenech ne semble pas décidé à laisser sa chance à François Fillon. «Les événements qui viennent de se produire rendent caduques les élections primaires», a ainsi déclaré l'élu du Rhône. Ce dernier appelle même à ne plus tenir compte des résultats. Pire pour le toujours candidat de la droite à l'élection présidentielle, George Fenech assure parler au nom de plusieurs voix au sein de son parti.

D'après la radio Europe 1, dans les hautes sphères des Républicains, on envisagerait déjà un plan B. Même Bruno Le Maire, pourtant désormais dans l'entourage de François Fillon, y est allé de sa pique sur l'antenne de BFMTV : «Il faut savoir […] reconnaître que ces pratiques sont des pratiques qui sont dépassées, qu'il faut passer à autre chose. Moi, je suis pour que chacun ait le courage de reconnaître lorsqu'il y a eu des erreurs ou des comportements qui n'étaient pas forcément adaptés.»

Le député LR de la Manche Philippe Gosselin est allé encore plus loin en appelant Alain Juppé à se «tenir prêt», tant «le fiel du doute s'est installé». 

A en croire les sondages, l'image de François Fillon souffre sérieusement du scandale dans lequel il est englué. La dernière enquête d'opinion Elabe pour Les Echos et Radio classique, la première depuis les révélations du Canard enchaîné, se montre cruelle pour l'ancien Premier ministre. 

Alors qu'il était largement en tête des intentions de vote il y a encore quelques semaines, il n'obtient plus que 19% ou au mieux 20%, selon que François Bayrou se présente ou non à la présidentielle. Loin derrière Marine Le Pen, qui caracole en tête avec 26 à 27% des suffrages. Entre les deux, avec 22 ou 23%, s'est glissé un certain... Emmanuel Macron.