France

Plus de 900 000 euros perçus par l'épouse du candidat de droite Fillon, soupçonnée d'emplois fictifs

Selon Le Canard Enchaîné, Penelope Fillon, soupçonnée d'emplois fictifs, aurait perçu plus de 900 000 euros comme assistante parlementaire ainsi que comme contributrice à La Revue des Deux mondes.

L'épouse de François Fillon, Penelope, mise en cause dans une affaire d'emplois fictifs présumés, aurait touché au total plus de 900 000 euros brut comme collaboratrice de son mari et à la Revue des Deux Mondes, affirme Le Canard enchaîné dans son édition du 1er février.

Par ailleurs, le candidat de la droite à la présidentielle aurait rémunéré deux de ses enfants comme «assistants» parlementaires quand il était sénateur de la Sarthe entre 2005 et 2007, affirme aussi l'hebdomadaire.

L'addition monte

Ces nouvelles révélations sont encore plus graves que les précédentes pour François Fillon. Après avoir évoqué la somme de «500 000 euros brut», le «Canard» chiffre dorénavant à 831 440 euros brut la somme perçue par Penelope Fillon comme assistante parlementaire de son mari ou de son suppléant Marc Joulaud.

Les dates changent également. La période concernée ne s'étendrait pas seulement de 1998 à 2002 comme écrit la semaine dernière mais aussi de 1988 à 1990. 

Le Canard enchaîné affirme aussi que l'épouse du vainqueur de la primaire de la droite et du centre a reçu quelque 100 000 euros brut au titre d'un emploi au sein de la Revue des Deux Mondes.

Ces nouvelles révélations surviennent à peine quelques heures après la visite d'enquêteurs dans le bureau de François Fillon à l'Assemblée nationale ; une «perquisition» selon le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée, Christian Jacob.

Enquête en cours

Le 30 janvier, le couple Fillon a été entendu séparément à Versailles dans les locaux du Groupe d'intervention régional (GIR) par les policiers de l'office central de lutte contre la corruption et les infractions financières (OCLCIFF).

L'ancien locataire de Matignon avait lui-même demandé cette audition dans une volonté de jouer la transparence. Depuis les premières révélations du Canard enchaîné, François Fillon clame qu'il n'a rien à se rapprocher dans cette affaire. 

Reste que ce sera à la justice d'en décider. Le 25 janvier, une enquête a été ouverte pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel par le parquet national financier (PNF). C'est l'OCLCIFF qui sera chargé des investigations. 

L'enquête doit permettre de déterminer si Pénélope Fillon a effectivement exercé une activité pendant les années où elle a été rémunérée comme assistante parlementaire de son mari, puis de Marc Joulaud à l'Assemblée nationale, de 1998 à 2007 dans un premier temps. Ensuite, c'est la période allant de 2012 à 2013 qui intéresse les enquêteurs. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait alors retrouvé les bancs de l'opposition comme député de Paris.

Les investigations portent également sur l'emploi occupé par Pénélope Fillon à la Revue des Deux Mondes, rémunéré 5 000 euros brut mensuels entre mai 2012 et décembre 2013.