Emmanuel Macron ne semble pas apprécier que Donald Trump ait invité Theresa May, Premier ministre britannique en charge de réaliser le Brexit, pour sa première rencontre officiele avec un dirigeant étranger.
«La Grande-Bretagne vivait un équilibre dans l'UE [...] et là elle est en train de se vassaliser», a déploré le candidat ni-de-droite-ni-de-gauche sur France Culture ce 27 janvier 2017. Le poulain de Jacques Attali, fervent défenseur de la mondialisation à la fois migratoire et économique, s'est ainsi efforcé d'articuler et d'arbitrer entre les différentes formes de soumission. Quitte à regretter «le repli des Etats-Unis» lequel ne garantirait plus la sécurité de l'Europe, semblant indiquer par là que l'Union européenne dépendrait bien des Etats-Unis.
Dans un exercice de rhétorique délicat, Emmanuel Macron, invoquant la «souveraineté» (troquée pour «vassalisation» dans le cas du Royaume-Uni) a exhorté l'«Europe et la France au premier chef» à «prendre leurs responsabilités [afin] de construire une nouvelle forme de souveraineté : leur sécurité, leur défense [déléguées à l'Union européenne] mais aussi leur souveraineté financière et monétaire [déléguée à la Commission européenne pour les budgets nationaux et à la BCE pour la monnaie]».
Pour Emmanuel Macron, l'abandon de souveraineté à l'Union européenne semble donc préférable à une approche bilatérale entre Etats souverains et au cas par cas. La réponse à ce «vrai déséquilibre du monde qui est en train de se produire», est à trouver, selon l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande, dans une Europe plus forte. Les Britanniques, eux, ont choisi démocratiquement de se prononcer pour le Brexit en juin2016.