France

Jugé pour trafic de drogue, le «logeur» Jawad Bendaoud finit en garde à vue pour... menaces de mort

Suspecté d’avoir hébergé les terroristes de Paris et placé en isolement depuis un an, Jawad Bendaoud a craqué lors de son procès pour trafic de stupéfiants à Bobigny, où il a multiplié les cris et les insultes contre les policiers qui l'escortaient.

«Ferme ta gueule fils de p*te, je me suis fait agresser, tu crois que je suis un terro ? Je suis Salah Abdeslam moi ? […] Je ne suis pas terro !» : c’est ainsi que Jawad Bendaoud, queue de cheval et polo noir, s’est adressé aux policiers qui l’escortaient lors de son entrée remarquée au tribunal de Bobigny, le 26 janvier, a rapporté l’AFP.

Devant un parterre de journalistes, le logeur présumé du terroriste du 13 novembre Abdelhamid Abaaoud a ensuite lancé : «Ils m'ont mis des coups de matraque !» Le président du tribunal a finalement demandé qu’il soit évacué.

«On veut le faire taire ?», a lancé l’un de ses avocats, Xavier Nogueras, assurant qu’il avait vu son client une heure avant le début de l’audience et que celui-ci était calme. «Tout le monde en France sait qui est Jawad Bendaoud, tout le monde rit de lui. Tout le monde le piétine, lui et sa famille», a poursuivi l’avocat, dénonçant une scène «insupportable».

Une garde à vue pour menaces de mort

Alors qu’il comparaissait pour trafic de drogue, le jeune homme a été placé en garde à vue dans l’après-midi après une plainte pour «menaces de mort sur personne dépositaire de l'autorité publique», «outrage» et «apologie du terrorisme», déposée par des policiers qui l’escortaient, rapporte la chaîne d'information BFMTV.

Soupçonné d’avoir fourni une planque à des membres du commando terroriste qui a tué 130 personnes à Paris le 13 novembre 2015, Jawad Bendaoud est incarcéré à l’isolement depuis plus d’un an. Dans une longue lettre récemment adressée aux juges d’instruction, il continue de clamer son innocence.

Il est devenu célèbre malgré lui en raison d’une interview sur BFMTV le 18 novembre, quelques secondes avant son interpellation, dans laquelle il assurait maladroitement ne pas avoir été au courant des activités des terroristes. La séquence avait fait l’objet de nombreux détournements.

Lire aussi : Convoqué devant le tribunal, Jawad «le logeur des terroristes» refuse de quitter sa cellule