«Aucun centime du budget du ministère de l’Economie [...] n’a jamais été utilisé pour En Marche ! Toute affirmation du contraire est purement et simplement diffamatoire», a fait savoir le mouvement dans un communiqué. Le candidat à la présidentielle avait déjà appelé le 25 janvier «ceux qui diffament» à s'occuper «de leurs propres turpitudes».
Le ministre de l'Economie, Michel Sapin, a assuré sur La chaîne parlementaire (LCP) qu'Emmanuel Macron «n'avait pas dépensé plus» d'argent qu'il n'en avait le droit en frais de représentation à Bercy. Il lui a toutefois reproché d'avoir «peut-être travaillé à sa propre candidature».
«Ce sont des mesquineries budgétaires», a ajouté Michel Sapin, qui n'en a pas moins reproché à son ancien collègue d'avoir levé le pied après l'approbation de la loi Macron en 2015. «C'est une évidence. Il n'avait plus de projet de loi à porter et il a, dès ce moment-là, peut-être l'avait-il déjà en tête, essayé de travailler à sa propre candidature», a-t-il assuré.
«C'est son choix, c'est sa liberté», a encore ajouté Michel Sapin. «Mais je ne partage pas ce choix. Je condamne même ce choix. Je condamne le fait qu'il ait vis-à-vis de la personne du président de la République ainsi agi, en utilisant en quelque sorte le président de la République pour se promouvoir lui-même ou en utilisant son ministère», a-t-il déclaré.
D'après le livre Dans l'enfer de Bercy : Enquête sur les secrets du ministère des Finances, les journalistes Frédéric Says et Marion L'Hour, affirment qu'en 2016, le ministre de l'Economie aurait utilisé «à lui seul» 80% de la totalité de l'enveloppe des frais de représentation accordée à son ministère... pour toute une année - soit 120 000 euros entre le 1er janvier et le 30 août.
Le président du groupe de l'Union des démocrates indépendants (UDI) à l'Assemblée nationale, Philippe Vigier avait ajouté le 24 janvier lors d'une conférence de presse : «Il y a des choses importantes qu'on a apprises hier, notamment au niveau des frais de bouche, puisque 120 000 euros des crédits du ministre à Bercy ont été utilisés pour des agapes d'En marche !, pour réunir tel ou tel, pour préparer sa campagne présidentielle.»