France

EN DIRECT : Hamon et Valls dans le dernier débat de la primaire à gauche

Benoît Hamon, désormais favori, et Manuel Valls, qui a déclenché une «campagne totale» contre son rival, se retrouvent mercredi soir pour l'unique débat télévisé avant le second tour de la primaire socialiste, qui s'annonce tendu

Jeudi 26 janvier

Pour Benoît Hamon, «il est inacceptable que le budget de la défense entre dans le calcul des déficits», ajoutant  : «Je trouve inacceptable que l'effort de guerre pour protéger l'Europe soit comptabilisé dans notre déficit».

«Un président n'est pas là pour montrer ses muscles. Nous sommes tous les deux sveltes», a tenu à souligner Manuel Valls en évoquant l'image de la France à l'étranger.

Poursuivant sur la question des frontières, Benoît Hamon a estimé qu'il fallait «faire comme aux #USA avec le formulaire esta [formulaire avec plusieurs questions analysant la personnalité et le but des demandeurs de visas vers les Etats-Unis]». 

Sur les opérations extérieures de la France, Manuel Valls juge que la France «assume des responsabilités pour l'Europe, et notamment au Mali. L'effort national pour la défense doit être augmenté à 2% du PIB mais l'effort européen aussi». 

Sur la question de l'antiterrorisme, Manuel Valls a estimé qu'il fallait «renforcer les frontières pour lutter contre le terrorisme et intensifier les contrôles», ajoutant la nécessité de la coopération européenne sur cette question. «Il faut protéger et sécuriser les frontières extérieures et intérieurs de l'Europe», a-t-il également tenu à ajouter.

«Cette coopération pourrait être améliorée car il y a toujours des terroristes qui circulent en toute liberté sur le territoire européen», a estimé Benoît Hamon. 

Pour l'anecdote, alors que les deux candidats répondaient à quelques questions posées par les internautes, l'un d'eux a demandé si Manuel Valls et Benoît Hamon parlaient anglais : «Do you speak english ?». Ce qui a entraîné un léger malaise, les deux concurrents n'étant visiblement pas vraiment préparés à une telle question. «Yes, fluently» a répondu Hamon, sans pour autant rien ajouter. cela n'a pas manqué de provoquer un peu d'humour chez les internautes : 

Mercredi 25 janvier

Par rapport à la laïcité, la mixité et notamment la question du voile, Manuel Valls a rappelé qu'il avait voté la loi de 2010 interdisant les signes religieux ostentatoires à l'école publique (Croix, Kippa, Voile), rappelant que c'était pour lui un «combat politique».

Evoquant la laïcité, Benoît Hamon a parlé d'une loi «complète» qui permet de «résister à tous ceux qui testent les lois de la république».  

«La lutte contre un islamisme, un islam politique, doit être un combat déterminé [...], Nous devons protéger nos compatriotes musulmans de la pression de l'islamisme radical», a martelé Manuel Valls pour qui le voile «remet en question la République».

Cependant, l'ex-Premier ministre a tenu à tacler la droite sur le sujet de l’assimilation en disant : «je ne voudrais pas qu'on dise que, dans la république, un bon musulman est celui qui n'est pas musulman». Benoît Hamon lui, ne s'est pas prononcé sur la question du voile intégral. 

Evoquant l'idée de renoncer aux 3% de la dette, Manuel Valls a parlé de crédibilité évoqué la question de la «crédibilité», ajoutant «il ne s'agit pas uniquement de faire rêver».

Benoît Hamon a quant à lui ajouté «j'assume de dire qu'on peut se permettre plus de déficit public».

Sur le thème de la santé, Benoît Hamon a proposé ni plus ni moins une «politique qui évite aux Français d'être malades» ...

Benoît Hamon s'est ensuite prononcé pour «une fusion des minimas sociaux», tout en restant évasif sur le coût du revenu universel (qu'il défend et prône), refusant de répondre à Gilles Bouleau sur cette question.

«Le Revenu universel, c'est renoncer au travail et accepter le chômage», a poursuivi Manuel Valls contre son adversaire. 

Evoquant le thème d'un service public trop cher, Manuel Valls a également rejeté la comparaison avec d'autres pays, ajoutant qu'il faut «maîtriser les dépenses» et que la France dépensait 57% du PIB pour le service public. 
 

Sur l'emploi, Manuel Valls semble formel en affirmant ne pas croire en la raréfaction du travail qu'évoquait Benoît Hamon quelques instants plus tôt.

Par rapport au revenu universel, Manuel Valls a qualifié cette mesure défendue par son adversaire d'«abdication au travail».

Benoît Hamon a tenu à aborder le sujet des pathologies liées au travail, telles que la dépression et le burn-out qui sont des «pathologies qui existant énormément en France». Ainsi, selon lui, il faut absolument que ces pathologies soient «reconnues comme des maladies professionnelles». 

Manuel Valls  s'est prononcé pour une défiscalisation des heures supplémentaires et a indiqué «croire au travail et au pouvoir d'achat».

 

A cette réplique de Manuel Valls, Benoît Hamon a répondu avec un peu d'ironie en rappelant qu'«on avait critiqué la droite de l'avoir fait à l'époque».  

Dans ce début de débat, Benoît Hamon a ciblé «le projet xénophobe et nationaliste» du FN et de Marine Le Pen.

«La gauche doit tourner le dos au monde ancien. Elle doit proposer un futur désirable, un imaginaire collectif puissant. [...] Ce projet désirable, je veux le partager avec vous autour du revenu universel d'existence. Je veux également une VIe République, ainsi qu'une conversion écologique de notre économie», a poursuivi Benoit Hamon qui s'est également prononcé pour une «anticipation des conséquences de l'automatisation dans le milieu de l'emploi», ajoutant que d'après un rapport de l'OCDE, «10% des emplois seraient menacés par cette automatisation et le numérique».