«Je le range dans la catégorie des programmes absurdes et idéologues. [...] Je suis très angoissé sur son plan irréaliste», a affirmé le président du Medef Pierre Gattaz dans l'émission «L'épreuve de vérité».
«Le constat qu'il fait, c'est qu'il n'y a plus de croissance et plus d'emploi. C'est faux. la croissance il faut aller la chercher. Il veut tout taxer jusqu'aux robots... Il veut enlever les 40 milliards du pacte de responsabilité, je ne sais pas comment il va faire», a précisé Pierre Gattaz.
Pour lui, le programme de celui qui est arrivé en tête de la primaire du PS dimanche, traduit «une économie totalement administrée». «Idéalement, pour Benoît Hamon, sans entreprises, ça serait mieux», dit-il, car il souhaite «dépenser plus et taxer encore plus».
Pierre Gattaz a notamment rejeté le revenu universel de Benoît Hamon car «tout salaire mérite travail». Il n'est en revanche pas hostile au revenu décent proposé par Manuel Valls, si c'est «bordé et temporaire pour se former, retrouver un travail».
Pierre Gattaz s'est par ailleurs inquiété que ce qu'il appelle «le syndrome de la loi El Khomri de janvier 2016» touche François Fillon, en référence à la contestation massive contre ce projet de loi.
Evoquant le souhait de François Fillon de supprimer 500 000 fonctionnaires, Pierre Gattaz l'a une nouvelle fois appelé à éviter toute «brutalité» et à faire attention à sa «méthode». Il a loué son programme, «le plus détaillé et le plus pragmatique» parmi les candidats à la présidentielle.
«J'attends beaucoup d'Emmanuel Macron. [...] Je ne vois pas grand chose de sa part; je vois quelques phrases, quelques bribes de propositions, mais je ne vois pas de programme complet et la cohérence», a encore dit le patron des patrons.
Le Medef recevra, selon lui, «la dizaine, la douzaine de candidats majeurs» à la présidentielle, à partir du 12 mars, 15 mars, jusqu'au 15 avril. «Ces dates seront définitivement arrêtées dans les prochains jours. Ca sera entre la mi-mars et la mi-avril», a précisé ultérieurement le Medef à l'AFP.
«L'idée, c'est de questionner», notamment Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen qu'il compte recevoir, mais aussi de «démonter leur programme économique».
A Laurence Parisot qui l'a précédé à la tête du Medef et critiqué le choix de recevoir Marine Le Pen, Pierre Gattaz a répondu : «Vous pouvez mettre des oeillères...»