France

Jon Palais, le «faucheur de chaises» anti-évasion fiscale relaxé

Le militant altermondialiste landais Jon Palais, jugé pour le vol de 14 chaises dans une agence bancaire BNP Paribas afin de protester contre l'évasion fiscale, a été relaxé, un «signal fort», selon lui, pour la légitimité de ces actions «civiques».

La présidente du tribunal correctionnel de Dax (Landes), Florence Bouvier a conclu à «la relaxe de la totalité des chefs de poursuite» pour le militant altermondialiste Jon Palais, dont celui de vol en réunion pour ce qu'elle a appelé «la prise de chaises» d'octobre 2015 à Paris. La magistrate a aussi déclaré nulle la procédure concernant le refus de prélèvements ADN de Jon Palais au cours de l'enquête.

Au procès le 9 janvier, le procureur Jean-Luc Puyo avait, lui aussi, requis la relaxe pour «l'emport de chaises», s'agissant d'un «mouvement pacifiste et bon enfant», sans «éléments intentionnels de l'appropriation frauduleuse». Il avait demandé une simple «dispense de peine» pour le refus de prélèvements biologiques.

La BNP, partie civile dans ce procès mais absente à l'audience, réclamait un euro symbolique de réparation.

Le jugement est «un signe fort pour la légitimité des actions des faucheurs de chaises» dans leur lutte contre l'évasion fiscale, a déclaré Jon Palais aux médias après le jugement, en faisant référence à une quarantaine d'actions collectives de ce type menées dans différentes banques en 2015, avec au moins un procès à venir. Ces initiatives sont pour lui une «démarche d'action civique», une «manière de dénoncer le vol constitué par un système organisé d’évasion fiscale».

«C'est un grand désaveu pour la BNP», a ajouté le militant altermondialiste de 37 ans, qui était défendu par Eva Joly, l’ex-magistrate anti-corruption et ex-candidate écologiste à l’élection présidentielle, ainsi que par sa fille, Caroline Joly.

Le 9 janvier, pour la comparution de Jon Palais, entre 1 500 et 2 000 personnes s'étaient mobilisées à Dax pour tenir symboliquement un «contre-procès», le «procès de l'évasion fiscale», entre concerts et fresque géante, au milieu de militants déguisés en banquiers et de billets de banque géants proclamant «stop à l'évasion fiscale».

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