France

La droite veut faire un virage au centre, les positions de Nicolas Sarkozy fragilisées

D'après un sondage OpinionWay, les militants des Républicains sont majoritairement favorables à un rapprochement avec les électeurs du centre, plutôt qu'avec ceux de l'extrême-droite. Une opinion à contre-courant de la ligne de Nicolas Sarkozy.

C'est peut-être le signe d'un virage de bord pour les Républicains. Alors que le parti qui a remplacé l'UMP est entrain de roder sa ligne politique, cette enquête d'opinion apporte un éclairage particulier sur les ambitions des militants.

Les conclusions du sondage sont formelles : dans les rangs des Républicains, il sont 67% à souhaiter un rapprochement du parti avec les électeurs du centre, le Modem de François Bayrou et l'UDI de Jean-Christophe Lagarde étant les cibles privilégiées. En opposition, ils ne sont que 32% à souhaiter voir le parti se rapprocher des électeurs de Front National (FN). Des éléments d'information qui viennent perturber l'agenda politique des Républicains.

En effet, les révélations de ce sondage viennent jeter une pierre dans l'eau, à un moment où les questions de la migration, du droit du sol et des frontières de l'espace Schengen se posent.

Le président du parti, Nicolas Sarkozy a lancé un débat sur la pérennité du droit du sol, dimanche 14 juin, à l'occasion de la première réunion des nouveaux adhérents aux Républicains. L'idée de limiter ce droit aux ressortissants de l'Union Européenne, émise par le député Eric Ciotti, a fourni matière à discussion à l'ancien président de la république.

La question de la migration est, elle-aussi, au centre de débats, avec 100 000 arrivées de migrants de Italie en 2015 et le démantèlement de plusieurs camps d'émigrants érythréens, à Paris, la semaine dernière.

Des éléments qui laissaient jusqu'ici à envisager une politique placée très à droite pour le nouveau parti.

A la lumière de cette enquête d'opinion, des interrogations se soulèvent concernant l'avenir politique et électoral des Républicains.

Avant tout, c'est son leadership qui est remis en cause. Si Nicolas Sarkozy s'était imposé comme le patron légitime et plébiscité du parti, alors encore appelé UMP, remportant 64,50% des voix lors des élections du 5 décembre 2014, ce changement d'opinion dans ses rangs atteste d'un questionnement sur ses affirmations politiques.

Bruno Le Maire et Alain Juppé, les grands concurrents de Nicolas Sarkozy à l'approche des présidentielles de 2017, sont plus modérés politiquement. Ils pourraient se montrer plus aptes à effectuer un rapprochement avec le centre. Les résultats de ce sondage appellent d'ailleurs peut-être à un changement de leadership, le maire de Bordeaux ayant dépassé l'ancien président en terme d'opinions favorables, d'après la même enquête. Celle-ci indique une côte de popularité à 52% pour Alain Juppé et à 32% pour Nicolas Sarkozy. Des chiffres marquants pour l'ancien président de la république, qui refuse toujours que des primaires soient mises en place pour les présidentielles de 2017.