«En 2016, les socialistes compensent la baisse de natalité par l’invasion migratoire. Le changement de population, c’est maintenant !», a tweeté Nicolas Dupont-Aignan le 17 janvier, détournant ironiquement le slogan de campagne utilisé par François Hollande lors de sa campagne victorieuse de 2012.
Invité à s'expliquer le lendemain sur la chaîne d’actualité France Info, le président du parti souverainiste Debout La France a poursuivi son idée : «Pour la première fois, l’immigration légale – je ne parle pas des clandestins – aboutit à 226 000 entrées légalisées sur le territoire, +30% en dix ans, alors que l’excédent naturel français [la différence entre les naissances et les décès] est l’un des plus bas de ces dernières années, puisque nous sommes passés à 198 000».
Accusé de faire écho à la thèse du «grand remplacement» développée par l’écrivain nationaliste Renaud Camus, le candidat à la présidentielle a rétorqué : «Je m’en fous complètement. J’assume ce que je dis. Je dis que si on continue à ne pas maîtriser les flux migratoires dans notre pays, la population change et surtout l’assimilation républicaine ne se fait plus par l’école, par l’emploi, par le destin commun. Je suis élu de banlieue, je sais de quoi je parle.»
Assurant que les «premières victimes de ce système esclavagiste» sont les migrants eux-mêmes, le souverainiste a martelé : «Ce qui est extraordinaire, c’est que les belles âmes favorables à l’immigration de masse vivent dans les beaux quartiers et ne voient jamais les étrangers qu’ils accueillent.»
Le 16 janvier, le ministère de l’Intérieur a publié les statistiques migratoires de 2016, année au cours de laquelle 227 550 titres de séjour ont été délivrés (+4,6% par rapport à 2015). Le lendemain, l’Insee a indiqué que le taux de fécondité était en 2016 de 1,93 enfant par femme, contre 1,96 en 2015 et 2 en 2014. Des chiffres jugés «effrayants» par Nicolas Dupont-Aignan.
Lire aussi : Hausse de 4,6% des titres de séjour délivrés en France : un appel d'air migratoire ?