France

Après la polémique, Ardisson ne regrette d'avoir invité le mentor des terroristes de Charlie Hebdo

Le producteur français est revenu sur les critiques qu'il a essuyées après qu'il a reçu dans son émission, le jour de l’anniversaire de l’attentat du 7 janvier 2015, l’ancien mentor des frères Kouachi, venu faire la promotion de son livre.

«Je comprends très bien que ça puisse choquer des gens. J'en suis désolé. Ceci étant, je n'ai pas changé d'avis. Je considère que l'on n'est pas là pour choisir qui on montre. On est là pour montrer la réalité. C'est même notre devoir», a déclaré l’animateur-producteur Thierry Ardisson sur la radio Europe 1.

Le Français, qui vient de recevoir le prix Philippe-Caloni, récompensant le meilleur intervieweur de l'année, revenait sur la polémique qui avait fait suite à son émission du 7 janvier sur la chaîne C8, dans laquelle il avait reçu Farid Benyettou, l’ancien mentor des frères Kouachi, auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo. Travaillant désormais dans une association qui a pour but de venir en aide aux jeunes radicalisés, ce dernier était venu faire la promotion de son livre intitulé Mon djihad. Face caméra, il avait montré un badge Je suis Charlie, ce qui n’avait pas plu à tout le monde.

Sur les ondes de la radio française, Thierry Ardisson a déclaré : «Maintenant, la France prend conscience du danger salafiste parce que pendant des années, on nous a expliqué qu'il n'y avait pas de problème, que tout cela était de l'islamophobie. Moi, je suis partisan de dire la vérité aux gens. Je ne regrette pas du tout cette décision même si je peux comprendre le déferlement.»

Le présentateur a toutefois accepté les critiques de l’humoriste Laurent Baffie, présent le jour de l’émission, qui avait reproché à Thierry Ardisson de ne pas avoir demandé à l’ancien mentor de djihadistes où iraient les bénéfices de la vente de ses livres.

Dans la foulée de la diffusion, une polémique était née et deux sénateurs, Nathalie Goulet et André Reichardt, avaient déclaré qu'ils allaient saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour rappeler aux médias «l'exigence de décence qui s'impose à eux».