De passage à Nœux-les-Mines le 13 janvier, une cité minière du Pas-de-Calais en rénovation, le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron a lancé une pique à peine voilée au Front national (FN), en se présentant comme un «rempart» contre «un parti qui porte la haine, l'exclusion et le repli […] pour attiser les peurs, les utiliser et diviser la société», rapporte l'AFP.
«Vous suivez un parti qui vous ment», a-t-il ensuite lancé à l’attention l'assistance à propos du parti de Marine Le Pen. Le fondateur du mouvement En Marche ! a néanmoins assuré «respecter» ses électeurs qui exprimeraient, pour lui, leur colère et leur impatience.
L’alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier
Emmanuel Macron a reconnu que la région du Pas-de-Calais avait été parfois délaissée par l’Etat qui n’avait «pas toujours été à la hauteur».
«L’alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier. Tout comme l’échec scolaire», a-t-il ensuite asséné avant de souligner que la cité minière, située «au cœur de l’Europe», ne pouvait «pas vivre en dehors de la mondialisation».
Macron en «safari» ?
Ces commentaires n’ont pas plu à tout le monde, à commencer par les élus frontistes. Steeve Briois, maire de la ville de Hénin-Beaumont, où Emmanuel Macron s’est rendu le 13 janvier, a qualifié l’attitude de l’ex-ministre de l’Economie de «blague douteuse». «La vérité est qu’Emmanuel Macron vient dans le Pas-de-Calais comme certains vont au safari, avec pour seul but de revenir avec de belles photos», a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.
Sur Twitter, le vice-président du Front national, Florian Philippot, a lui aussi dénoncé le «terrible mépris social» du candidat.
A l'opposé de l'échiquier politique, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, a tweeté : «Qui méprise le peuple, méprise la France.»