France

«Mépris social» ? Dans un ex-bassin minier, Emmanuel Macron fustige le FN… puis se fait incendier

En campagne pour 2017, l’ancien ministre de François Hollande s’est attiré les foudres de plusieurs élus après ses commentaires jugés méprisants lors d'une visite dans le Pas-de-Calais, région où le Front national enregistre des scores importants.

De passage à Nœux-les-Mines le 13 janvier, une cité minière du Pas-de-Calais en rénovation, le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron a lancé une pique à peine voilée au Front national (FN), en se présentant comme un «rempart» contre «un parti qui porte la haine, l'exclusion et le repli […] pour attiser les peurs, les utiliser et diviser la société», rapporte l'AFP.

«Vous suivez un parti qui vous ment», a-t-il ensuite lancé à l’attention l'assistance à propos du parti de Marine Le Pen. Le fondateur du mouvement En Marche ! a néanmoins assuré «respecter» ses électeurs qui exprimeraient, pour lui, leur colère et leur impatience.

L’alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier

Emmanuel Macron a reconnu que la région du Pas-de-Calais avait été parfois délaissée par l’Etat qui n’avait «pas toujours été à la hauteur».

«L’alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier. Tout comme l’échec scolaire», a-t-il ensuite asséné avant de souligner que la cité minière, située «au cœur de l’Europe», ne pouvait «pas vivre en dehors de la mondialisation».

Macron en «safari» ?

Ces commentaires n’ont pas plu à tout le monde, à commencer par les élus frontistes. Steeve Briois, maire de la ville de Hénin-Beaumont, où Emmanuel Macron s’est rendu le 13 janvier, a qualifié l’attitude de l’ex-ministre de l’Economie de «blague douteuse». «La vérité est qu’Emmanuel Macron vient dans le Pas-de-Calais comme certains vont au safari, avec pour seul but de revenir avec de belles photos», a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.

Sur Twitter, le vice-président du Front national, Florian Philippot, a lui aussi dénoncé le «terrible mépris social» du candidat.

A l'opposé de l'échiquier politique, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, a tweeté : «Qui méprise le peuple, méprise la France.»

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