France

Aurélie Filippetti «médusée» par les «oublis» des candidats lors du débat de la primaire à gauche

Après un premier débat au bilan mitigé, lors duquel aucun candidat ne semble vraiment s'être distingué, certains, à l'exemple d'Aurélie Filippetti, ne cachent pas leur inquiétude de voir la gauche s'éloigner des réalités des classes moyennes.

«Hier soir, le débat a pu laisser une étrange impression», commence l'élue de la Moselle, mais aussi soutien (et compagne) d'Arnaud Montebourg. Aurélie Filippetti, dans un billet d'humeur sur Facebook tire à boulets rouges sur les six autres candidats, lesquels ont paru parfois peu à leur aise face aux caméras.

Pour l'ex-ministre de la Culture, la gauche n'est plus elle-même. «Assister médusé, à un débat» où les questions de l'«austérité» de l'Union européenne et des «politiques aberrantes infligées à la zone euro depuis la crise de 2008» sont absentes, «c'est acter de notre échec définitif et de notre renoncement», prévient-elle.

«Hier soir nous étions dans un débat de gauche», ajoute-t-elle, «et pourtant [...] certains thèmes, certains mots n'ont pas été prononcés par les autres candidats», déplore-t-elle, avant de préciser : «Je pense au mot "ouvrier", je pense au thème du "chômage".» Pour Aurélie Filippetti, la gauche ne peut pas espérer redonner envie aux classes moyennes et populaires de voter pour elle si elle ne parle pas de ce qui a fait le plus de mal au cours des dernières années au monde du travail».

L'ex-ministre semble ainsi garder une dent contre Manuel Valls, après avoir quitté assez brutalement le gouvernement Valls I en 2014, en raison de son soutien un peu trop voyant à Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Préférant ne pas être limogée, Aurélie Filippetti avait anticipé en présentant sa démission. Quelques jours avant, Manuel Valls avait estimé que l'alors ministre avait dépassé la «ligne jaune». En décembre 2016, elle incendiait François Hollande et son bilan. «Il appartient au passé», avait-elle lancé.

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