Vendredi 13 janvier
Conclusion !
- Benoît Hamon souhaite une «gauche qui s'assume» face à «la droite totale» de François Fillon et «l'extrême droite» du Front national.
- Jean-Luc Bennahmias insiste sur la nécessité d'établir la proportionnelle... et souhaite un gouvernement ouvert à diverses tendances politiques.
- Arnaud Montebourg souhaite faire barrage «à la chasse aux fonctionnaires, à l'amplification de l'austérité, à la construction d'une société de suspicion».
- Manuel Valls regrette de ne pas avoir eu suffisamment l'occasion de parler de laïcité, d'égalité hommes-femmes, de culture, et de la «place des anciens» dans la société. «Je veux gagner !», a-t-il tonné.
- Vincent Peillon refuse une gauche «de posture», et invoque la gauche de Léon Blum, Lionel Jospin et François Mitterrand, qui a su gouverner.
- Sylvia Pinel entend proposer «un nouveau chemin», une gauche qui «croit aux talents de Français» face une droite qu'elle juge conservatrice, et insiste sur le «progrès».
- François de Rugy appelle sobrement les électeurs à utiliser leur «liberté de choix».
Réformes institutionnelles : Pour François de Rugy, «le 49.3, c'est pas le cœur de la réforme démocratique». Le sujet, selon lui, ne mérite pas que l'on s'y attarde, contrairement à la reconnaissance du vote blanc, la décentralisation ou au non-cumul des mandats.
Benoît Hamon, lui aussi, souhaite que souhait valoriser le vote blanc.
«Laïcité» : Sylvia Pinel en a «assez qu'on l'associe tout de suite à la question de l'islam», et regrette que certains politiques utilisent ce principe pour «stigmatiser les musulmans».
«Quand les pères ou les grands frères imposent le voile, c'est intolérable», concède-t-elle néanmoins.
Les journalistes abordent la question de la «crise républicaine».
Benoît Hamon pense que le mot «République», aux yeux des Français souffrant de discriminations, les plus fragiles, les plus modestes, «chante plus qu'elle ne parle». La clé à cette crise, selon le maire de Trappes, «c'est la mixité [sociale] à l'école».
Manuel Valls, de son côté, a notamment mis l'accent sur «la lutte contre l'illettrisme».
Interrogé sur le dialogue entre Jean-Luc Mélenchon et le futur candidat issu de la primaire, Vincent Peillon a déclaré : «Chaque fois que la gauche a gagné, c'est lorsqu'elle a su se rassembler. Peut-être la grande erreur de ce quinquennat est-elle d'avoir été sectaire».
«La présidentielle, ce n'est pas une course hippique», a lancé Manuel Valls, également interrogé sur les possibles alliances de la gauche lors de la présidentielle.
Sécurité : «Je suis favorable à ce que nous renforçons la police aux frontières» de la France, a déclaré Arnaud Montebourg. «Aujourd'hui il n'y a aucun contrôle» hormis au niveau du train Thalis à Paris, a-t-il noté. Pour cela, il s'engage à recruter 12 000 policiers et gendarmes et revoir les accords de Schengen.
Pour François de Rugy, outre le terrorisme islamiste, «il y a une autre menace qui pèse sur l'Europe : c'est l'expansionnisme agressif de Vladimir Poutine». Par conséquent, l'écologiste entend établir «une alliance militaire prioritaire avec l'Allemagne et la Pologne».
«Nous devons discuter avec monsieur Poutine», tout en étant ferme avec lui, tempère Jean-Luc Bennahmias.
Imams radicaux : pour Vincent Peillon, «s'ils sont français ils tombent sous le coup de la loi, s'ils sont étrangers, nous devons les expulser». «L'islamisme radical est notre ennemi», a-t-il lancé sans prendre de gants.
Concernant l'islamisme et le terrorisme toujours, Manuel Valls en a profité pour tacler François Fillon, qui prévoit de supprimer des postes dans la fonction publique. L'ex-Premier ministre de François Hollande, lui, annonce la création de postes de policiers.
Terrorisme : «La seule riposte, c'est l'unité nationale», lance Arnaud Montebourg, qui prône la création d'un service civique national.
Les candidats de la primaire de la gauche, en outre, ont multiplié les commentaires élogieux à l'égard de la gestion de la crise sécuritaire par le gouvernement socialistes.
Jean-Luc Bennahmias a été surpris d'entendre les journalistes lui attribuer une mesure – le déploiement de vigiles privés armés dans les centres commerciaux – qu'il réfute.
«L'état d'urgence doit être prolongé autant de fois que nécessaire, c'est la culture de la sécurité», a martelé Manuel Valls.
Exécutions ciblées de terroristes à l'étranger par François Hollande :
- Sylvia Pinel juge qu'il n'appartient pas aux candidats à la primaire de s'exprimer sur ce sujet.
- Pour Manuel Valls : «Ce qui doit être fait doit être fait, ce qui doit être tenu secret doit rester secret».
- Benoît Hamon : «La sobriété dans le commentaire doit être de mise».
- François de Rugy : «Oui, c'est parfois nécessaire». «Le président de la République a eu raison dans sa fermeté» en matière de politique étrangère, a-t-il ajouté.
- Jean-Luc Bennahmias affirme également qu'il ferait la même chose que le président de la République.
- Arnaud Montebourg : «J'y suis prêt».
Loi travail : Manuel Valls refuse catégoriquement d'abroger le texte, qu'il a défendu bec et ongle en 2016, et qu'il décrit comme une «avancée»... mais accepte de refaire des «explications».
Ex-membre du gouvernement lui aussi, Benoît Hamon promet de supprimer la loi El Khomri, notamment car «il y a des dispositions dans [cette loi] qui facilitent le licenciement» et que celle-ci est «passée sans légitimité démocratique».
Similairement, Arnaud Montebourg a annoncé sans ambages qu'il abrogerait cette loi, qui «organise une concurrence entre entreprises d'une même branche», en encourageant la baisse des salaires.
François de Rugy, en revanche, assume son soutien à la fameuse loi, qui avait provoqué des mobilisations massives au cours du printemps dernier, à l'appel notamment des syndicats... mais propose de tester cette loi 5 ans.
Pour Vincent Peillon, les Français «sont attachés à la sécurité sociale comme à la laïcité».
La présidente du Parti radical de gauche Sylvia Pinel insiste sur la nécessité de renforcer les moyens de la santé publique dans les domaines ruraux.
Jeudi 12 janvier
«La totalité des pays du monde ne sont pas contraints à la règle des 3%» : Arnaud Montebourg tacle la politique d'austérité imposée par Bruxelles.
Fiscalité : l'écologiste François de Rugy s'en prend aux annonces d'augmentation des dépenses publiques de ses rivaux, soulignant le coût lourd que celles-ci pourraient faire subir au contribuable.
Coup de gueule soudain de Jean-Luc Bennahmias, qui accuse les journalistes de donner la parole en priorité aux «grands» candidats... Lesquels répliquent que les sept participants ont droit au même temps de parole.
Quelques minutes plus, le président du Front démocrate tente de ramener la conversation au revenu universel – qui lui tient à cœur –, assurant que ce projet permettrait une relance de la consommation.
Fiscalité : Arnaud Montebourg entend baisser la CSG pour les employés, fonctionnaires et retraités aux «petits salaires».
Vincent Peillon, de son côté, compte «fondre l'impôt sur le revenu avec le CSG» afin de réduire la fiscalité des plus modestes.
Quant à Manuel Valls, il promet de redonner du pouvoir d'achat aux classes moyennes et populaires en baissant les impôts pesant sur ces catégories sociales.
Interrogé sur le revenu universel qu'il défend, Jean-Luc Bennahmias a rappelé que celle-ci ne concernait pas seulement les 8 millions de chômeurs en France, mais l'ensemble des Français. C'est, selon lui, une «aide à l'entrepreneuriat», une aide «aux jeunes qui veulent entreprendre»...
Benoît Hamon, qui est également favorable au revenu universel, souhaite cibler dans un premier temps les plus pauvres et les 18-25 ans.
Pour Vincent Peillon, néanmoins, le projet de revenu universel n'est pas tenable : «Ca coûte 400 milliards ; qui les paiera ?»
Alors qu'on leur demandait de décrire en un mot les cinq ans de mandat de François Hollande, les candidats ont répondu :
- Arnaud Montebourg : «Un bilan difficile à défendre»
- Jean-Luc Bennahmias : «Peut mieux faire»
- François De Rugy : «Contrasté»
- Benoît Hamon : «Inachevé»
- Vincent Peillon : «Incompréhension»
- Manuel Valls : «Fierté»
- Sylvia Pinel : «Responsabilité»
Ex-ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg s'est adressé aux ouvriers de Florange, aux infirmières, aux Français qui «travaillent», afin de battre le Front national et «le candidat libéral brutal qu'est François Fillon».
Sylvia Pinel l'admet : «Ma candidature est sans doute singulière» !
«Nous ne sommes pas ici pour reproduire les déchirements» du quinquennat Hollande, a assuré François de Rugy, en préambule du débat.
De même, Vincent Peillon a lancé : «Je veux être le président qui tourne la page de toutes ces divisions».
Ca y est ! Les sept candidats de la primaire de la «Belle Alliance Populaire» sont en place !
L'organisation du débat de la primaire de la gauche a indigné le président de Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan, qui a conspué la «privatisation» du temps d'antenne par un parti ayant «ruiné» la France.
L'ancien chef du gouvernement a visité le plateau de TF1, avant le début du débat, prévu pour 21h.
L'ex-ministre de l'Economie et l'ancien ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire Benoît Hamon se serrent la main avant le 1er débat de la primaire de la gauche.
Après la primaire de la droite et du centre, c'est au tour du Parti socialiste (PS) – ou plus exactement de la «Belle alliance populaire», réunissant le PS et ses alliés – d'organiser l'élection de son candidat à l'élection présidentielle de 2017. Dans ce cadre, les sept candidats qui ont été retenus débattent sur le plateau de TF1, jeudi 12 janvier à partir de 21h.
Au programme, trois thèmes : les questions sociales et économiques ; la sécurité et le terrorisme ; et les sujets de laïcité, d'identité et d'immigration. En lice : Manuel Valls, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Sylvia Pinel (du Parti radical de gauche), François de Rugy (du Parti écologiste) et Jean-Luc Bennahmias (de l'Union des démocrates et des écologistes).
Deux autres débats seront organisés dimanche 15 janvier et jeudi 19 janvier, avant le premier tour du scrutin, dimanche 22 janvier.