France

Macron, Valls et Hollande sont responsables du «gâchis du quinquennat» selon Anne Hidalgo

Macron «fracture la gauche», Valls porte une «vision autoritaire» et Hollande «décide de la politique à conduire». A quelques jours de la primaire de la gauche, dans une interview au Monde, Anne Hidalgo n'a épargné que son protégé, Vincent Peillon.

Le maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a dénoncé le 12 janvier, dans un entretien au journal Le Monde, «l’immense gâchis du quinquennat qui se termine» dont elle rend responsables le chef de l'Etat François Hollande, l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron et l'ex-Premier ministre Manuel Valls.

«Selon moi, il y a trois personnes responsables de l’immense gâchis du quinquennat qui se termine : François Hollande, qui a décidé de la politique à conduire, Emmanuel Macron, qui a été son conseiller et l’inspirateur d’une pensée qui a très largement fracturé la gauche, et Manuel Valls. Ce dernier a porté une vision autoritaire allant jusqu’à soutenir, avec le président de la République, la déchéance de nationalité», affirme le maire.

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Anne Hidalgo, qui soutient la candidature de Vincent Peillon à la primaire du PS et de ses alliés, refuse par ailleurs de dire si elle soutiendra le vainqueur de la compétition : «Je ne me sens redevable de personne, je n’ai jamais été dans des écuries et j’ai ma liberté. J’espère avant toute chose que Vincent gagnera.»

La maire de Paris «récuse» par ailleurs l'analyse de certains d'un soutien à l'ex-ministre de l’Education pour affaiblir Manuel Valls : «Je respecte Manuel Valls, nous avons l’habitude d’explications franches, mais il n’incarne pas ma vision de l’engagement politique. Il n’est pas social-démocrate», dit Anne Hidalgo.

Quant à Emmanuel Macron, il est «l’incarnation de la reproduction sociale des élites. Il porte une vision très autocentrée, jacobine, colbertiste. Je n’ai perçu dans son travail quotidien ni une modernité qui m’aurait éblouie, ni un rapport à la démocratie qui me donnerait confiance. Mais j’imagine qu’il doit servir les intérêts de beaucoup de gens pour faire autant la Une des journaux et pour avoir été à ce point porté comme la figure imposée d’une modernité. Le réveil risque d’être difficile pour ceux qui y croient !», dit-elle.

A la question d'une éventuelle disparition de la social-démocratie, Anne Hidalgo répond: «Nous n’étions pas obligés de nous infliger ça. Je leur ai dit à chaque étape : ils auraient pu faire autrement. Il y a un an, il était encore temps de réagir. Si on avait nommé quelqu’un comme Bernard Cazeneuve à l’époque à Matignon, nous ne serions pas dans la même situation. Mais je ne pense pas que la social-démocratie écologiste disparaîtra. Il y a la place pour cette offre politique, qui défend la décentralisation et la place de la société civile.»

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