France

Sans autre solution, la France achète deux drones militaires de plus aux Etats-Unis

Les fabricants d'armes français et européens ne proposant pas encore d'alternative, l'armée de l'air française se voit obligée d'acheter des drones militaires américains. Mais les Etats-Unis n'autorisent pas la vente de modèles armés.

Afin de tenir les objectifs fixés par la loi de programmation militaire 2014-2019, l'armée de l'air française a fait l'acquisition de deux drones de type MQ-9 Reaper auprès du constructeur américain General Atomics. Cela porte à cinq le nombre d'appareils de ce type dont dispose la France. Quatre autres engins sans pilotes seront livrés en 2019. Les deux drones, véritables avions sans pilotes vendus environ 15 millions d'euros pièce, ont immédiatement été déployés au Niger.

Mais les MQ-9 Reaper flambant neufs reçus ne pourront servir que dans le cadre de missions de reconnaissance, les Etats-Unis refusant de livrer à d'autres pays la version équipée d'armes dont dispose l'armée américaine. Or, l'intérêt des drones armés est de pouvoir réaliser des frappes opportunistes, en raccourcissant le circuit de décision «observer-s'orienter-décider-agir», défini par les spécialistes. A l'heure actuelle, il faut encore envoyer des Rafales pour détruire une cible identifiée, comme un pick-up de djihadistes dans le désert malien, ce qui peut prendre plusieurs heures.

L'armée française ne dispose pas à l'heure actuelle de drones performants, faute d'avoir su développer les technologies de pointe nécessaires. Au début de l'opération Serval en 2013 au Mali, les drones Harfang construits par Airbus et utilisés par l'armée de l'air française se sont révélés obsolètes, car trop bruyants et trop coûteux. Il faudra attendre 2025 pour que le «nEUROn», un drone furtif capable de détruire une cible conçu en collaboration avec les allemands et les italiens, soit opérationnel.

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