France

Jean-Luc Mélenchon demande aux banques d'avoir «pitié» du Front national

Alors qu'il annonce être parvenu à obtenir un prêt bancaire de 8 millions d'euros, le candidat de la France insoumise appelle les banques à consentir à prêter également au Front national, qui peine à récolter des fonds pour sa campagne.

Interrogé sur les difficultés du Front national pour contracter un emprunt bancaire afin de financer sa campagne, Jean-Luc Mélenchon a estimé que cette situation était «injuste» au micro de BFMTV/RMC ce lundi 9 janvier. «Oui c'est injuste parce que ou bien le Front national est interdit comme un parti dangereux pour la démocratie, ou bien c'est un parti qui a des élus comme les autres, et, dans ce cas, il n'y a pas de raison pour un banquier de faire de l'ostracisme», a-t-il ajouté.

«Alors je ne plaide pas pour qu'ils aient de l'argent mais je suis d'accord pour leur en donner et dire au banquier : ayez pitié du FN. Alors que d'habitude vous n'avez pas de morale, ne faites pas semblant d'en avoir cette fois-ci», a souligné Jean-Luc Mélenchon.

Marine Le Pen a affirmé la semaine précédente qu'il lui manquait encore 6 millions pour financer sa campagne et qu'elle avait sollicité «des banques européennes, anglaises, américaines, russes». «La première qui me dit oui, j'accepterai», a-t-elle indiqué. Finalement, elle a annoncé se tourner vers le micro-parti de son père, Cotelec.

De son côté, le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a annoncé avoir obtenu un prêt bancaire de 8 millions d'euros pour financer sa campagne, en plus du million d'euros reçus via des dons. «Tout va bien, je suis flambant de santé : la preuve, on me prête 8 millions que je n'ai pas», a-t-il annoncé, sans préciser le nom des «deux banques coopératives» qui ont consenti à lui prêter cette somme. «C'est moins que Monsieur Macron, mes copains sont moins fortunés», a-t-il ironisé. L'ancien ministre de l'Economie revendiquait près de 4 millions d'euros de dons à la mi-décembre. 

En 2014, une banque russo-tchèque, la First Czech Russian Bank (FCRB) avait consenti un prêt de 9 millions d'euros au le Front national. Mais des ennuis récents avec la justice ont abouti au retrait de la licence bancaire de l'établissement, privant ainsi le parti de Marine Le Pen d'une ressource financière cruciale à l'approche des élections. Le Front national, qui ne cache pas la situation délicate dans laquelle il se trouve vis-à-vis des banques, a établi un bilan prévisionnel d'environ 27 millions d'euros - somme qu'il estime nécessaire pour mener à bien sa campagne pour les présidentielles et les législatives de 2017.