France

Les «faucheurs de chaises» d'Attac s'en prennent à une banque BNP contre l'évasion fiscale (PHOTOS)

Visant une agence parisienne de la BNP dans le quartier d'Opéra, une quarantaine de militants altermondialistes ont mené une action pour réclamer de sévères sanctions contre les «fraudeurs fiscaux et leurs complices, tels que Jean-Claude Juncker».

Une quarantaine de militants d'Attac ont mené une opération symbolique devant une agence de la BNP à Opéra pour «désigner les vrais coupables de l'évasion fiscale» et apporter leur soutien à Jon Palais, «faucheur de chaises» qui sera jugé le 9 janvier à Dax.

Les membres d'Attac n'ont pas pu pénétrer à l'intérieur de l'agence d'Opéra, comme projeté initialement. A la place, ils ont mis en scène le «procès de l'évasion fiscale» dans le hall de l'immeuble.

Quatre militants étaient grimés en Ronald McDonald, en banquier de la BNP, en Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne et ancien Premier ministre luxembourgeois accusé d'avoir bloqué les réformes pour lutter contre l'évasion fiscale, et en Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret mis en examen pour fraude fiscale.

«L'évasion fiscale représente entre 60 et 80 milliards d'euros de manque à gagner pour la France chaque année», a déclaré Thomas Coutrot, ancien porte-parole de l'organisation. «On nous dit qu'il n'y a pas d'argent, qu'il faut réduire la fonction publique, qu'il est impossible de rénover les hôpitaux et les écoles. Mais de l'argent, il y en a», a ajouté Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac.

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La BNP est la «première banque française à profiter de l'évasion fiscale» avec ses «200 filiales dans les paradis fiscaux», a affirmé Aurélie Trouvé.

Un porte-parole de BNP Paribas a démenti ces dires auprès de l'AFP. La banque n'est «absolument pas présente dans les paradis fiscaux», a-t-il déclaré. «Les ONG établissent des listes selon leurs propres critères», BNP Paribas n'est présente «dans aucun paradis fiscal de la liste de l'OCDE, la seule reconnue mondialement».

Les militants ont été évacués par la police en milieu de journée, sans violence.

Cette action visait aussi à soutenir le militant du collectif «Faucheurs de chaises» Jon Palais, dont le procès se tient le 9 janvier à Dax pour «vol en réunion». Le 19 octobre 2015, avec une quarantaine d'autres militants, il avait «réquisitionné» 14 chaises d'une agence BNP à Paris.

«Ce ne sont pas les faucheurs qu'il faut juger, c'est l'évasion en bande organisée», ont scandé à plusieurs reprises les militants d'Attac.

Depuis le 2 novembre, une soixantaine d'actions de ce type ont eu lieu dans toute la France devant ou à l'intérieur d'agences de la BNP Paribas, soit environ une par jour.

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