France

La «Jungle» de Calais pourrait être transformée en «site naturel d’exception» à partir de 2017

Le Conservatoire du Littoral a proposé à la ville de Calais de récuperer l'ancien centre d'accueil pour réfugiés pour le dépolluer et le démolir. Le Conservatoire souhaite transformer la «Jungle» en «une vitrine pour Calais».

«Nous souhaitons retrouver des mares, des zones humides, des dunes remodelées propices à des espèces extraordinaires comme les orchidées, les bécassines ou les hirondelles de rivage», a expliqué le 30 décembre Loïc Obled, délégué du Conservatoire du littoral au journal La Voix du Nord.

L'établissement public, chargé de la protection des côtes et des rivages, souhaite transformer et reconvertir l'ancienne «Jungle» de Calais. Selon le Conservatoire, l'objectif serait de créer une vaste zone ouverte au public qui s’étendrait sur plusieurs communes afin de faire de l'ancien camp de réfugiés «quelque chose qui n’existe nulle part en France, un site exceptionnel à côté d’un grand port». Pour Loïc Obled, l'enjeu est de faire du site «une vitrine pour Calais». Le délégué du Conservatoire a par ailleurs confié que les travaux pourraient commencer courant 2017.

Plusieurs milliers de migrants ont vécu dans la «Jungle» de Calais avant sa fermeture et son démantèlement. L'ancien camp pour réfugiés est divisé en trois secteurs : la «zone sud», propriété de la ville, démantelée en mars, la «zone nord», propriété du Conservatoire du littoral, évacuée en octobre, tout comme le centre Jules Ferry, aménagé pour l'accueil de jour et l'hébergement des femmes et des enfants, propriété de la ville de Calais.

Une dépollution et un désamiantage du site estimés à 400 000 euros

Si le projet du Conservatoire était acté, le centre Jules Ferry serait alors démoli pour être remplacé par des pâtures humides. Le Conservatoire du littoral a souhaité recevoir une étude de la mairie de Calais afin de déterminer les coûts liés à la dépollution de l'ex-Jungle de Calais, en particulier son désamiantage. 

Selon des premiers éléments communiqués à La Voix du Nord par Natacha Bouchart maire de la ville, le coût global de la dépollution pourrait atteindre 300 000 ou 400 000 euros. Le maire de Calais a néanmoins déclaré qu’elle pourrait céder le centre Jules Ferry à titre gracieux.

«On a eu un réunion il y a environ trois semaines avec le Conservatoire et les services de l'Etat», a expliqué Natacha Bouchart à la chaîne de télévision France 3. Le maire de Calais a par ailleurs précisé : «On a discuté sur un projet global : Centre Jules Ferry - zone nord - zone sud. A partir de là, on a échaffaudé quelques trames d'un projet qui pourrait se présenter comme "le site des Deux-Mers" et dans lequel il pourrait y avoir plusieurs aménagements.»

Selon l'élue, il ne s'agit pour le moment que d'une «phase d'échanges». Mais l'édile souhaite proposer un projet complet en conseil municipal, dès le 12 janvier prochain : «Il ne faut pas que le projet soit simplement réduit au périmètre de Jules Ferry. Il faut aussi que la zone nord y soit associée. Mais la zone sud aussi puisqu'elle est aujourd'hui en ZNIEFF [Zones naturelles d'intérêt écologique faunistique et floristique].»

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