«Quand la caissière a annoncé à sa chef qu'elle était enceinte, il n'y a eu aucune prise en considération de ce changement. A plusieurs reprises, elle s'était manifestée auprès de ses responsables sur des douleurs, mais il n'y a personne qui a réagi [sic]», a regretté Habib Hamdoud, délégué syndical CGT à Auchan City, lors d'une conférence de presse à l'Union locale de Tourcoing.
Le 22 novembre, cette jeune femme de 23 ans, qui est en contrat de professionnalisation dans ce magasin depuis le 1er novembre, a ressenti de «violentes douleurs» au ventre.
«J'ai prévenu mes responsables, j'ai demandé à plusieurs reprises d'aller aux toilettes, mais personne ne m'a permis. J'ai continué à travailler, mais à un moment, j'en pouvais plus, alors j'ai pris la décision de fermer la caisse», a relaté la caissière alors enceinte de trois mois.
«Quand je me suis levée, j'ai vu que mon fauteuil était blindé de sang, puis je suis allée aux toilettes, j'étais un robinet de sang. C'est un pompier qui a ramassé le fœtus tombé dans la cuvette», poursuit la salariée, actuellement en arrêt maladie.
Le 22 novembre, «dès que sa hiérarchie a été informée du problème rencontré par l’hôtesse, elle a alerté les secours et l’hôtesse a été prise en charge rapidement», a assuré l'entreprise dans un communiqué, affirmant que la salariée n'avait pas sollicité de pause.
Dans un courrier adressé à la direction d'Auchan City daté du 20 décembre et dont l'AFP a obtenu copie, la caissière écrit avoir été «meurtrie» par «cette absence manifeste d'empathie et de compassion» de sa direction.
Elle lui demande de remplir «une attestation d'accident du travail» et de «régulariser» sa fiche de paie du mois de novembre affirmant «qu'une semaine de travail effectif» lui a été déduit sur son bulletin de salaire.
«L'ensemble des sommes dues ont été versées» et Auchan «n'a reçu l'avis d'arrêt maladie et l'avis d'accident de travail que tardivement. Dès que nous les avons reçus, nous avons traité le sujet», a répondu la direction.
«Une plainte devrait être déposée dans les jours à venir» par la caissière, a affirmé Ioannis Kappopoulos, l'avocat de la CGT.
Dans ce même supermarché, une caissière avait été licenciée en juillet pour, selon la CGT, «un préjudice de 85 centimes d'euros», puis finalement réintégrée.