France

Micheline, 86 ans, sera-t-elle expulsée de son logement par son fils ?

La justice doit se prononcer en appel jeudi 11 juin sur le cas de Micheline Terrier. Cette vieille dame de 86 ans risque d'être expulsée du logement par son propriétaire...qui est également son fils.

42 ans que Micheline habite rue Pierre-Demathieu à Verdun. Cette mamie en a vu passer des propriétaires en quatre décennies. Jamais aucun souci. Pourtant le dernier en date, qui n'est autre que son fils, souhaite l'expulser pour revendre la petite maison. 

Quand les huissiers débarquent

Le sort de Micheline Terrier se joue donc jeudi 11 juin devant la Cour d'appel du Tribunal Nancy. La rupture de bail, que lui impose son fils-propriétaire est-elle ou non légale ? En première instance, il y a bientôt un an, la justice avait donné tort à Micheline.

Conséquence: elle avait vu débarquer les huissiers chez elle pour lui signifier qu'elle devait instamment quitter son logement. Un vrai traumatisme pour la vieille dame. L'avocat de la famille, Me Bernard Mertz, tempêtait d'ailleurs à l'époque dans les colonnes de l'Est républicain: «« Je ne comprends pas qu’on puisse demander l’expulsion d’une femme de 86 ans, pour des intérêts pécuniaires. Il y a quand même un côté moral qu’on ne peut pas ignorer !». La famille avait donc décidé de faire appel du jugement.

Une maison à 45.000 euros mise en vente à 125.000

Tout commence en 1973, lorsque Micheline et George Terrier emménage à Verdun. Les deux époux jettent leur dévolu sur un petit pavillon. En location au départ, le couple envisage d'acheter la maison. Mais Micheline est forcée de renoncer à ce projet, son mari ayant été emporté quelques années plus tard par un cancer.

En 2005, un de ses fils revenu vivre à Verdun, se porte acquéreur de la maison. Les propriétaires, une congrégation de soeurs, acceptent de la lui vendre à un prix préférentiel, 45.000 euros, au vu des nombreuses années que sa maman a passées dans la maison. « Ça arrangeait tout le monde », témoigne Joël un autre fils de Micheline dans l'Est Républicain, «Jean-Luc avait dit que maman serait tranquille. Qu’elle pourrait y vivre jusqu’à la fin de sa vie, en échange d’un petit loyer, estimé à 350 €». Mais, en 2010, Jean-Luc, qui a des problèmes financiers, annonce qu'il souhaite revendre la maison. Deux de ses frères proposent alors de la lui racheter 85.000 euros. Pas assez estime Jean-Luc qui rompt le bail de sa mère pour mettre le pavillon en vente à 125.000 euros.

Interviewé par l'Est Républicain, l'avocat de la famille se disait confiant quant à l'avenir de sa cliente, et ce quel que soit le jugement rendu le 11 juin. Car pour expulser, il faut le concours de la force publique. Demain on saura si oui ou non il est possible de forcer une vieille de 86 ans à faire ses valises.