Comme à chaque fois qu’une telle décision est prise, la polémique n’est jamais loin. Le conseil municipal de Clermont-Ferrand n’échappe pas à la règle. Sa décision du 16 décembre de ne plus «acheter de marchandises en provenance des colonies israéliennes» n’a pas du tout plu au maire de la ville Olivier Bianchi.
Voté à l’initiative des groupes Communiste et Républicain, Front de gauche et Europe-Ecologie les Verts, le texte a été adopté à 24 voix pour sur 55 (14 élus se sont abstenus ou n'ont pas participé au vote).
Afin de montrer à nouveau son opposition le maire s’est fendu d’un communiqué publié le 21 décembre : «Le conflit israélo-palestinien est suffisamment sensible, fait écho dans nos consciences à tant de déchirements et de souffrances [...] qu'il ne m'apparaît pas fondé pour une municipalité comme la nôtre, de susciter d'inutiles voire dangereuses tensions, ici à Clermont-Ferrand.»
Il faut dire qu’il n’est pas le seul. Depuis le vote du conseil municipal, la ville est sous le feu des critiques des réseaux sociaux et inondée de demandes de réactions, de la part notamment d'associations israéliennes ou juives.
«Chacun comprendra, dans la période difficile et tragique que nous vivons, que la volonté du premier magistrat de la ville soit de s'en tenir au strict respect de la légalité républicaine et de l'état de notre législation», s'est encore justifié Olivier Bianchi, qui préfère «encourager les initiatives qui visent à fédérer les artisans et les porteurs de paix par delà les frontières et les communautés».
Peu de précédents
Si Clermont-Ferrand n’est pas la première ville française à voter une telle mesure, elle n’a été précédée que par les villes socialiste de Bondy (Seine-Saint-Denis) et communiste d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) selon le collectif BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions). L’organisation lancée par la société civile palestinienne en 2005 prône ce type d’action.
Une brouille diplomatique avait éclaté fin novembre entre Paris et l’Etat hébreu. Israël accusait la France de favoriser les boycotts après des instructions données par Paris aux acteurs économiques pour l'application d'une décision de l'UE sur un étiquetage différencié des produits en provenance des territoires occupés par Israël.