France

Après son renoncement, François Hollande n'aurait pas complètement renoncé

Il a sans doute attendu jusqu'au bout le moment idéal pour se lancer, lequel n'est jamais venu. Mais, alors que Manuel Valls est à la peine, François Hollande aurait confié ne pas s'interdire de revenir dans le jeu de l'élection présidentielle.

Il «regrette». François Hollande pensait que son retrait permettrait à Manuel Valls de faire une percée, aurait confié un proche de François Hollande, selon Le Point. «Vous aurez remarqué que je n'ai pas annoncé mon retrait de la vie politique». Si l'on en croit l'hebdomadaire, qui rapporte des «confidences», le président sortant prendrait donc soin de ne se fermer aucune porte. Et de ne pas faire l'erreur des Lionel Jospin et Nicolas Sarkozy, qui dans l'émotion de la défaite – à deux reprises pour le dernier – avaient annoncé leur retrait de la vie politique.

En retardant son annonce de candidature, finalement sa non-candidature, jusqu'au dernier moment, peut-être François Hollande a-t-il attendu la fenêtre de tir – l'alignement des planètes, ou encore une «divine surprise» – jusqu'au bout. Malheureusement, «pas de bol» : l'agenda de l'automne 2016 a été par trop chargé. Les fenêtres de tir restantes se sont fermées les unes après les autres avec la publication de l'incroyable livre confession Un président ne devrait pas dire ça, lequel a laissé la classe politique, y compris les hollandistes médusés, l'annonce de la candidature d'Emmanuel Macron et quelques autres contretemps regrettables.

Manuel Valls en difficulté

Les atermoiements de François Hollande ont d'ailleurs fait du tort à Manuel Valls, forcé de quitter son costume de premier ministre pour sauter dans celui du candidat à la primaire de la gauche. Une métamorphose beaucoup trop rapide pour que l'opinion publique, souvent amnésique, ne se laisse berner et s'imagine avoir affaire à un homme différent.

Ce qui explique le ratage médiatique lorsqu'il a annoncé son intention de revoir le fameux article 49.3 que lui-même a utilisé six fois. Les séquences étaient trop proches, et François Hollande a sans doute privé Manuel Valls du sas de décompression nécessaire pour se poser en rassembleur de la gauche après avoir martelé le constat de «deux gauches irréconciliables».

Pour François Hollande, dont la cote de popularité bénéficie d'une légère embellie liée à son retrait, il faudra toutefois un sacré «coup de bol» pour que les circonstances lui permettant de se poser en homme providentiel du pays, et, à défaut, de la gauche, soient réunies.

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