France

Café interdit aux femmes à Sevran : Benoît Hamon «relativise» en les comparant aux «cafés ouvriers»

Le candidat à la primaire de la gauche a expliqué l'exclusion des femmes dans l'espace public par le rejet dont les musulmans seraient victimes, proposant de s'interroger sur «la responsabilité de la République», suscitant de vives réactions.

«Historiquement, dans les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes…» C'est par cette phrase que Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche des 22 et 27 janviers prochains, a réagi sur France 3 a la diffusion de l'extrait du reportage de France 2 montrant un café de Sevran interdit aux femmes. Visiblement mal à l'aise, le candidat a tenté de relativiser l'importance de la question religieuse dans cet épisode : «Remettons des questions sociales avant de mettre des questions religieuses sur ces sujets-là», a-t-il déclaré.

Tout en concédant qu'il existait «une pression faite sur certaines femmes par un certain nombre de fondamentalistes religieux», Benoît Hamon a toutefois tenu a s'interroger sur «la responsabilité de la République» dans ce genre de phénomène, attribuant ce qu'il a qualifié d'«entre-soi» aux difficultés posées par «l'inégalité et la contrainte».

Plusieurs personnalités ont réagi aux propos de l'ancien porte-parole du Parti socialiste, les jugeant avec sévérité. Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, y voit par exemple une forme de «relativisme».

D'autres se montrent plus durs, reprochant à Benoît Hamon d'être «l'idiot utile de l'islamisme».

Le discours du candidat est perçu comme «communautariste», y compris à gauche.

Dans le cadre de la campagne des primaires de la gauche, Benoît Hamon se positionne ainsi dans la ligne qui a longtemps prévalu au Parti socialiste, et consistant à expliquer le phénomène communautaire par les circonstances socio-économiques, et non culturelles ou religieuses. Il tente ainsi de se distinguer des propos plus fermes tenus par Manuel Valls au sujet de l'islam radical.