Nul n'est censé ignorer la loi, Alain Soral comme les autres. En matière de paiement des amendes infligées par la justice, l'article 40 de la loi du 29 juillet 1881 est clair. Il interdit d'ouvrir ou d'annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet de payer des amendes, frais et dommages-intérêts prononcés par des condamnations judiciaires. Le contrevenant risquerait alors six mois d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.
Pourtant sur le site qu'il anime, Egalité et Réconciliation, l'appel aux dons est clairement distinct et apparaît dés la première page.
Selon les calculs établis par le site Egalité et Réconciliation, les nombreux procès de l'essayiste, en cours ou clos, totaliseraient une somme potentielle de 264 523 euros. Toujours selon le décompte du site, ce sont pas moins de 18 procès qui sont engagés, en première instance ou en appel, qu'Alain Soral soit la partie civile ou la personne inculpée.
Ces procès l'opposent, la plupart du temps pour diffamation ou injure publique, à des personnes aussi diverses que le député européen du Front National Aymeric Chauprade, le Premier ministre Manuel Valls, l'essayiste Caroline Fourest ou encore le milliardaire Pierre Bergé.
Parmi les nombreuses peines pécuniaires déjà prononcées contre l'essayiste controversé, on note la condamnation à 10 000 euros d'amende en raison d'une photo le montrant en train de faire le geste de la «quenelle» devant le Mémorial de l'Holocauste à Berlin.
Plus récemment encore, il a été condamné début juin à une amende de 10 000 euros pour avoir injurié et diffamé le vice-président du Front National Louis Alliot dans une vidéo publié sur son site.
Cet appel aux dons et ce procès qui en découle rappellent le procès intenté pour le même délit contre l'humoriste controversé Dieudonné. En novembre dernier, il avait comparu pour avoir lancé un appel aux dons afin de régler une amende de 28.000 euros suite à une condamnation pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale pour des propos et une chanson, «Shoah nanas», dans deux vidéos diffusées sur internet. Manuel Valls l'avait à l'époque accusé de vouloir «s’affranchir de sanctions pénales».